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Brumaire.
Des pitons, dans le genre de celui sur - l e quel
nous étions montés , se distinguent ça
et l à , et à une certaine distance les uns des
autres : ce sont autant d’anciens mamelons volcaniques
, qui se dégradent tous les jours. Nous
en avions un au nord, qui était d’une tres-grande
hauteur : dans une vieille carte manuscrite
que j ’ai vue, il était appelé piton Desjneniti
Des nuages , souvent d’un grand volume ,
d’autres fois peu considérables, circulent çà
là dans la plaine pendant presque toute la
journée ; ils sont très-remarquables, quand il
n’y a pas de brouillards répandus sur toute la
surface du sol, ce qui est malheureusement
trop fréquent. Ces nuages errent presqu’à
fleur de terre ; et comme les divers pitons ré->
pandus sur la plaine, changent et modifient
le cours des vents, c’est un spectacle singulier
que de voir ces masses de vapeurs éblouissantes
, suspendues et incertaines dans leür3
cours, aller d’un piton à l’autre, passer entre
deux monticules , sortir d’un autre coté , faire
un c i r c u i t e t revenir sur leur route. Bientôt
de pareils nuages devinrent si nombreux, que
je fus obligé de descendre du piton, parce
que la vue était très - restreinte, et qu’une
froide humidité me pénétrait.
L e
Le froid e'st très-sensible sûr la plainë des**" -
Cafres. On m’avait prévenu qu’il était fort Br
dangereux de se trouver en sueur sur ce pla- *■■«*»
teau , paree qu’un vent subit et ,glacial, s’élevant
d’un instant à l ’autre,.peut y donner la
mort. Nous fûmes au moment i, comme nousr
le verrdns par là suite , d’én faire la funeste
expérience. Pour peu qidon fasse des perquisitions
dans ’les creux et dans les hasiers. qui
sont situés le long du chemin dé la plaine, 011
peut se convaincre par les- ossemens qu’onr
Rencontre, que dès malheureux noirs et des
animaux y ont trouvé une fin cruelle. J ’ai
connu des personnes qui ont*failli à périr sur
la plaine des Ca-res, et q u e J’ori n’a rappelées
à la vie^ q-i. avec bien de la peine. tùaVi
L a cause de cé froid surprenant plus grand
qüe dans fes ■ endroits du même; pays , eepen*
dant bien pfu$ élevés , me paraît■ venir j°.: de
ces courans d’âir opposés que.déïermirient ifes
pitons épars de la plaine ; 2?. de ce que le
chemin est ’situé; comme t dan‘í lo fond d’un
Cà’nal fortné par les deux grandes montagnes
de l’île ; chacune de ces montagnes-produisant
un vent qui va du centre à la circonférence
et que dans le pays 011 appelle vent de terre,
l ’action de ces vents opposés doit nécèssaire-
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