,L a culture du café employé bien moins dé
* bras, et nécessite bien moins de dépenses que
"Vendé- ’ . . , . miaire. les sucreries : il suffit dè former les cafeteries,
de faire les cueillettes, de sécher la récolte,
et de la piler. Il paraît néanmoins que la manière
de faire les dernières opérations , influe
beaucoup sur la qualité du café récolté.
On plante les petits cafeyers, venus de
graines, en quinconce, et à une distance suffisante
, afin que leurs rameaux ne s’entremêlent
pas trop. Pour les abriter dans leur
jeunesse, on plante avec eux, ce que l’ on
nomme ainbreuvales ou ambre upades, et.qu’â
Saint-Domingue, on nommait pois gu in è e if).
U ambreuvale est un arbuste à rameaux grêles»
et à fleurs légumineuses, dont on mange la
gousse, comme des haricotè verts ; aux grappes
des fleurs p rè s, elle a quelques rapports pour
la figure, avec le fa u x , èbènier (2) qui est du
même; genre.
L ’ambreuvade n’est utile qn’iin certain tems.
Les cafeyers l ’égalent bientôt en hauteur ; et
comme on a remarqué que l’ardeur du soleil
(1) Cytisus ( cajan ) raceinis axillaribus erectis >
fo liis sublanceolatis, tomentàsis, intermedio longiü»
petiolato. L
(2) Cytisus laburnum. L.
grillait
grillait les jeunes graines, où q u e ‘des vents
violens enlevaient la poussière fécondante des Ven(lé^
étamines , et même toutes les fleurs , on a miaire*
imaginé d’abriter les cafeteries par des a r - .
bres plus élevés que des cytises ; après plusieurs
essais, on s’est arrêté au bois n oir,
dont nous avons déjà parlé ( 1) , et dont la
cime donne un ombrage léger, qui ne dérobe
pas assez de lumière aux cafeyers , pour les
,empêcher de produire, mais qui suffit pour
les garantir des ardeurs immodérées du soleil,
et du souffle impétueux des vents.
Plusieurs personnes blâment l’usage d’abri—
ter les cafeteriespar le bois noir; elles allèguent
que l’ombre nuit à la saveur de la graine, qui
abonde bien plus en principes essentiels, quand
les rayons du soleil éclairent directement les
noces des fleurs et la maturité des fruits. Elles
ajoutent que la mimeuse se dépouille de ses
feuilles tous.les ans, et qu’elle en est dépourvue
précisément dans l’instant où les pluies très-
abondantes , et les vents plus forts, peuvent
nuire aux cafeyers; que le bois noir est le
repaire d’une grande quantité de coccus, de
cynips j qui y attirent une foule de fourmis et
(1) Mimosa lebbek, L. Voy, chap. I Y , p. 1 65.
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