A n X.
Vendémiaire
.
la coulée. Je pensai dès-lors, et mon opinion
s’est vérifiée, quand j ’ai vu de près le volcan
en éruption , que les torrens en fusion vomis
par les monts ignivomes étant en grand ce que
nous voyons dans nos fonderies de métaux, se
dégageaient, tant qu’ils étaient fluides , de ce
qu’on nomme vulgairement c r a s s e : ces crasses
ou. scories plus légères occupent nécessairement
la surface , tandis que le fond de la coulée
est toujours le plus épuré , parce que la
chaleur s’y est conservée le plus long-tems, et
que, par les lois de la pesanteur, toutes les
parties les plus lourdes s’y sont précipitées, en
poussant à l’extérieur toutes les parties moins
pesantes. Il suit de là que vers les cratères, aux
percées d’où s’échappent des courans fondus ,
et aux soupiraux des volcans qui exhalent une
plus grande chaleur , les laves plus liquides
doivent pousser à leur extérieur plus de parties
étrangères : aussi, dans ces endroits, les
couches scorieuses sont-elles bien plus épaisses
et plus considérables, tandis qu’à la fin des coulées
il arrive souvent que la couche de scories a
totalement disparu. Quand la couche scorieuse
n’a pu entièrement surnager dans des laves refroidies
, elle s’est amalgamée à la superficie de
la partie compacte, ou déjà poreuse, et y a
formé une autre sorte de scorie t rè s -d u re , A?f x<
intraitable, qui ne se détériore pas aisément. Vendé-
Nous rencontrerons par la suite au Brûle du piaire.,
Baril et sur la plaine des Sables , des laves de
cette dernière espèce.
Pour les scories qui sont parvenues à se dégager
de la partie pure, elles varient selon la
nature de la coulée qui les a produites. Il y en
a de diverses couleurs, hérissées de pointes,
cassantes, par blocs désunis, ou en plaques
souvent de quelques pieds de surface sur peu
de pouces d’épaisseur, et fixées verticalement
dans des débris. Ceci prouve un renversement
opéré hors de la fluidité de la couleè j dont
la superficie molle ét pénetrable a 1 air , a
dû se refroidir plus vite, mais etre brisee par
quelqu’explosion partielle , ou seulement par
l’impulsion du courant inférieur.
Les scories fragiles, molles, tres-penetrables
à l’eau et par les racines, se détruisent facilement
: réduites en poussière, ou en terre végétale
, elles doivent être bientôt entraînées
par les pluies. Une vaste coulée peut aisement,
de cette manière, diminuer de toute sa partie
scorieuse ; c’est ce qui me paraît être arrive
par-tout où des couches de laves ne présentent
qu’une suite compacte plus ou moins poreuse