A n X.
• au fond de l’abîme que nous trouvâmes assez uni;
Une coucbe épaisse de très-petits fragmens de
»Sie. laves diverses , qu’on nomme vulgairement cendre
de volcan (0 > cachait ou les scories, ou
les blocs de diverses substances qui l'encombraient.
Vers le centre, était une crevasse dont
les sinuosités obscures ne permettaient pas de
découvrir la profondeur. Une petite coulée
très - étroite , d’une lave presque scorieuse ,
noire et ridée, s’en était échappée ; elle s’était
dirigée en se fourchant vers la base des parois
les plus élevées : ces parois étaient tour-à-tour
formées de laves bleues compactes et de cou-
ehes très-rouges d’une pouzzolane absolument
pareille à celle dont nous avons parlé en décrivant
le Brûlé du Bambou , et cette anse voisine
qui pourrait bien avoir ete le cote d un
cratère.
Par le côté le plus bas du cratere Bory, qui
regarde ce qu’on nomme la p laine des Sables,
on trouve en abondance une sorte de coulée de
laves q u e je revis ensuite très-fréquemment à
la base du mamelon Central, du cote oppose a
celui par lequel j ’y étais arrivé : les laves de
ces coulées sont grises , tres-legeres , fragiles,
(a) C’est le lapillo di Vesuvio des Italiens«
remplies de petits pores y et ressemblent u n ~—
peu à la pierre ponce que Dolomieu a décrite
dans son voyage aux îles de Lipari. maire.,
Il paraît que cette lave ne s’échappe que
des environs des cratères, soit que là seulement
la chaleur se trouve assez forte pour la tenir
en fusion , soit que sa légèreté la fasse surnager
au-dessus de toutes les productions volcaniques.
Les coulées qu’elle compose, atteignent
rarement à cent cinquante pas de longueur ,
fet n’excèdent pas deux ou trois pieds de large •
ces coulées sont remarquables par la forme
canalieulaire qu’elles adoptent, et par la fragilité
des petits ponts qu’elles forment.
Les chemins cachésoàe leur intérieur sont
dus au refroidissement très-prompt de la partie
extérieure sur laquelle agit le contact de l’air,
tandis que fluide à l’intérieur, la lave ne cesse
de couler.
Les coulées de lave de l’espèce que nous venons
de décrire , sont fort dangereuses ; il faut
les franchir quand leur largeur le permet, ou
ne se hasarder à les traverser qu’un à un et
avec toute la légèreté possible ; elles se brisent
aisément sous les pas , et en tombant on est
exposé à se casser les jambes, qui demeurent
engagées dans le trou.