A n X.
Brumaire.
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fils , auquel j ’annonçais que je l’attendrais le
3 du prochain au camp du Piton. Je le priai
d’assurer MM. Patu et Legentil du plaisir
que j ’aurais à faire le voyage des Salazes avec
eux. Nous partîmes de notre camp à six heures,
et cheminâmes dans le lit du bras de Ponteau
pendant quelque tems; Cette ravine n’a pas
d’encaissement durant la plus grande partie
de son cours ; son lit est rempli de trous et
de cavités où l’on rencontre de l’eau assez
bonne en tout tems. Le fond du bras de Ponteau
paraît être une continuation du sol primitif
de la plaine, que les eaux de pluie ont
mis a découvert en le dépouillant de la terre
végétale qui le cache Ailleurs. Ce lit est forme
d’une lave basaltique d’un bleu cendré fonce,
avec quelques pores a sa surface, dans plusieurs
desquels il s’est introduit du spath calcaire ,
outre quelques grains chrysolitiques répandus
dans toute la pâte.
Les cavités où l’eau séjourné sont ou coniques
ou cylindriques , très - régulières, plus
ou moins évasées et profondes , généralement
terminées comme le fond d’une marmite. Je
les regarde comme la place d’arbres qui ont
été environnés par des laves liquides, et que»
le tems a détruits. Ces places ne paraissent
( )
pas profondes , parce que toute la partie An ^
supérieure, scorieuse et poreuse de la coulée Bru_
a disparu. Il y a , d’ailleurs, lieu de croire maire’J
qu’elles ne pénètrent pas plus avant, parce
que la partie inférieure de la coulée étant
toujours la plus long-tems chaude, détruisait
entièrement la base des arbres qui se moulaient
plus haut, où l’action moins violente du feu
ne les brûlait pas subitement.
Outre les plantes que j ’avais déjà vues dans
le reste de la plaine, le bras de Ponteau m’oifrit
deux jolies conyses (ï), une rubiacée que dans.
(i) Gonyia ( pinifolia ) glabra , fo liis linearibus,
acutis / fioribus corymbosis. N.
Cette espèce a un peu l’aspect de certaines chryso-
eomes , et ses calices la rapprochent des hubertes.
Sa tige et ses rameaux affectent la même disposition
que dans Yhubertia conyzoides , N. ; mais la plante
n’excède guère sept à hait pouces de hauteur. Ses
feuilles ont de dix à treize lignes ; elles sont d’un vert
obscur et très-étroites. Les fleurs sont en corymbes ,
assez longuement pédicwlées, et situées à l’extrémité
des rameaux, trois ou quatre ensemble.
Conyza ( callocephala } fo liis ovato-oblongis , sub—
spatulatis , sessilibus , villosis ; fioribus solitariis ,
terminalibus , longé pedunculatis. N.
Cette plante a beaucoup de rapports avec la conyza
mrgentea de Lamark, et avec notre conyza sericea :