An x. ^es renv°yait ) Parce que ne voulant pas s*
Bru_ donner la peine de courir l’île pour faire ses
laaire. recouvremens, il fallait qu’un des héritiers vît
les trois autres frères pour réunir les vingt
balles de café qui devaient composer ses honoraires.
L a lettre de l’Esculape commençait
ainsi : guvausinbal, tout d’un mot; ce qui
signifiait f a i eu vos cinq balles.
L ’énigme devinée , le malheureux fils ne
se récria point sur la lettre de M. Ojard. J e
fus tellement touché de sa résignation, et si
outré de l’impertinence et de la vilenie du
barbier, que reprenant un peu de confiance,
je tâchai de prouver à ces bonnes gens combien
un chirurgien pareil, était plus capable
de tuer que de guérir. Je parvins à leur prouver
que, puisque leur M. Ojard ne guérissait
pas les maladies, il Valait mieux s’y abandonner
quand elles arrivaient malheureusement, que
de payer un ignorant pour en accélérer les progrès.
M. Kerautrai, bientôt converti, m’assura
que, s’il venait à être malade, il ne consulterait:
pas M. Ojard, ou que, s’il y avait recours, il
conviendrait avec lui de ne le payer qu’en cas
de guérison absolue. Il sera,ajouta-t-il, asse»
malheureux pour mes enfans de me perdre
sans perdre encore vingt balles de café*
En cheminant toujours par le bois, peu
pprès avoir quitté l’habitation de M. Kerautrai
et traversé une petite ravine nommée de Rencontre
, nous arrivâmes sur le Brûle de la
Table. Selon une tradition du quartier, le nom
de la R a v in e de Rencontre vient de ce que
les premiers blancs qui firent le tour de l’île
étant partis de la possession par deux côté»
différens, se rencontrèrent sur ses bords.
L e Brûlé de la Table est le dernier de ceux
que nous trouverons qui ait coulé de nos jours.
En 177^5 il sortit du sein de la terre par une
crevasse aussi peu considérable que sa masse est
prodigieuse. Cette crevasse n’était pratiquée
qu a une petite distance de la mer. Peu après sa
naissance, le courant se divisa en deux bras
qui comblèrent, l’un la ravine de la Table ,
1 autre celle du Taha~~maaha .* ces ravines ont
donné leurs noms aux deux bras du Brûlé.
Dans l’endroit ou le chemin coupe le cou~\
rant de laves, la première partie que nous
traversâmes était d’une grande largeur : aucune
»corie ne rendit ce trajet désagréable. Au bord
de la coulée, je remarquai l’empreinte de plusieurs
gros troncs qui avaient été pris dans
la lave, et qui s’y étaient moulés. L un d’eux
avait laissé un trou de quatre pieds de diamètre
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Brumaire*