•—— avec nous que nos domestiques particuliers^
Xl Après avoir fixé la charge , et conditionne
iij§ i, les paquets des autres n oirs, nous décidâmes
qU>jls partiraient le lendemain matin un peu
avant le jour sous la conduite de Cochinard,
pour se trouver au piton de Villers à midi, et y
planter un pavillon qu’Hubert pût voir de loin.
Nous avons dit que Bourbon est composé
de deux grandes montagnes, l’une antique-
ment volcanisée, et l’autre encore brûlante.
De point de contact de ces deux monts volcaniques
est dans une ligne du nord-est au
sud-ouest, qu’on peut supposer être tirée de
Saint-Benoît à Saint-Pierre : dans cette ligne,
le pays est bien moins haut qu’aux deux
foyers de l’ellipse , qui sont les Salazes et la
Fournaise.
Des deux côtés, le sol s’élève assez doucement
depuis la mer jusqu’aux plateaux qu’on
trouve entre Saint-Benoît et Saint-Pierre i ces
plateaux fort singuliers sont nommés la plaine
des Cafres et la plaine des Palmistes : on
peut en voir la disposition dans notre carte.
Dans la ligne de contact des deux montagnes
est pratiqué un chemin appelé de la p la in e :
çe chemin unissant les deux côtés de l’île ,
facilite beaucoup des communications, q u i,
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feans lui:, eussent été impossibles, puisque“**— *^
pour aller d’une paroisse opposée à l’autre, B
il eût fallu souvent faire près de trente lieues maires
par de mauvais chemins. Aujourd’h u i, le trajet
le plus long, qui est de Sainte - Suzanne
à Saint-Joseph, n’en a guère que quinze.
Nous suivîmes le chemin de la plaine, qui
traverse l’habitation de M. Nérac, jusque chez
ce cultivateur dont la maison est élevée de
cent cinquante toises environ au - dessus du
niveau de la mer. Cette maison est distribuée
en petits pavillons séparés les uns des autres,
et qui communiquent entre eux par des allées
de grenadiers doubles, toujours en fleurs.
I c i , l’on ne s’aperçoit point de la mue de
ces arbres, ils sont toujours verts ; mais ,
comme les fleurs doubles ne produisent pas
de fruits, elles tombent peu après leur épanouissement
, et en si grande quantité, que
ne distinguant pas la te rre , l’on marche sur
un tapis de balostes.
M. Nérac, prévenu de notre arrivée , nous
reçut avec magnificence ; il traite ainsi les
étrangers. Ne pouvant nous rendre aux instances
honnêtes qu’il faisait pour nous retenir^.,
nous lui promîmes de revenir chez lui au retour
de notre excursion j il nous exagéra m