ÀH X.
Vendémiaire.
noires, du même goût que le clou, leur succèdent.
Ce sont les Chinois qui ont fait les premiers
usage du clou, qui est proprement la fleur lion
épanouie; ils découvrirent le g iro fle , quand
ils abordèrent aux Moluques ; ainsi que la
muscade, il n’était pas connu des anciens.
L e s Arabes répandirent ces productions dans
l ’Orient , d’où elles passèrent bientôt dans nos
offices.
Les Hollandais s’étant emparé des Moluques
en 16 2 1 , et songeant à s’approprier une
branche de commerce, qui leur promettait des
richesses incalculables, obtinrent des rois de
Ternate et de T id o r, moyennant une sorte de
tribut annuel qu’ils s’engagèrent à leur payer*,
la permission d’arracher de leUrs domaines tous
lés girofliers et les muscadiers qu’ils produisaient.
Ils concentrèrent ainsi la culture du g i - i
rofle sur leur île d’Amboine. Pour la muscade,
•-elle semblait ne devoir croître qu’à Banda.
Comme l’air de cette colonie est mal-sain ,
pour éviter d’ailleurs des frais inutiles , et
ne pas diviser sa surveillance , la compagnie
fit toutes les tentatives possibles pour transporter
la culture du muscadier à Amboine,
dont l’air est b on , et qui est facile à garder
; mais tous les essais ont été ' . infructueux. *A7. N .7a.**-
Pendant long-tems la compagnie hollandaise U j J
s’est enrichie de l’argent de toute l’Europe parmiaire.;
le commerce des. seules épiceries, et malgré
toutes les tentatives des Anglais et des Français,
on n’avait pu réussir, jusqu’en 1770 et 1 7 7 2 ,
à procurer à d’autres colonies des plants de la
véritable muscade et du véritable g iro flie r.
Des plants, apportés à l’Ile-de-France par
les soins de M. Poivre, une partie fut destinée
pour quelques planteurs des Séchelles; une
autre pour Cayenne ; une troisième pour Bourbon
, outre çe qui resta au jardin des Pamplemousses.
L e g iro flier aime les terrains fertiles , que
des vapeurs rafraîchissent souvent : il se plaît
à Mascareigne, depuis Sainte-Suzanne jusqu’à
la rivière des Remparts inclusivement ; et il
paraît que si on l’eût d’abord cultivé sur le côté
opposé de l’île , où il n’a jamais réussi, et qui
est sec et aride, on eût cm que le sol de Bourbon
n’était pas favorable aux girofleries. Ceci
prouve qu’il est nécessaire , avant de prononcer
qu’une culture n’est pas propre à un
pays,' de l’essayer dans toutes les expositions.
Les girofleries doiventétre abritées des vents
généraux, peu élevées au-dessus du niveau de