
tsans mon interprète, d’une manière sim-»
pie et très-intelligible ,' en lui-présentant un
cadeau, composé d’un bout de tabà'c et de
quelques quincailleries, parmi lesquelles
étoient deux excellens couteaux. Mon présent,
parut lui. faire le plus grand: plaisir ;
et pour me témoigner combien il étoit
sensible, au ; service que» je lui rendois,, il
tira d’un -petit sac .de peau qui peu doit à
son bras>1 un mauvais couteau tout usé ,
qu’il »me montra en haussant les épaulés j
m&donnant à entendre», par ce geste, combien
un .pareil meuble lui étoit devenu
inutile, ! : é.np‘48: - •riefo» ê -
j3 O a voit iàiqu’cm peut contenter un‘Sau-r
V.age à peu de fraix un misérable qqut
teau j jim : bout de> tabac , un verre d’eau-
de-vie * .fent plus .d’effet sur une fiorde entière
que l’entrée d’un' ambassadeur, iut-il
Turc, et que les-pro fussions de ceux? qui/les
envoient-; tant il est,vrai- que l’état do.nar
îure est à; Tétat de société /de que lq santé
est à la maladie ji et tandis -qu’il faut bien
des recherches pour désennuyer dans celle-r
c i , il suffit de bien peu pour s atisfaire d^n§
celle-là.-' ' ; ; .,ir;li(Tsr; 7 L h -ib Oiù
Notre chef étoit accompagné d’un sien
frère aîné, qui , comme lui, aVoit été chef
de horde, et qui, fatigué apparemment
de tant d’honneur, avoit philosophiquement
abdiqué, et étoit venu vivre ici dans
la retraite et le mépris des grandeurs. Cette
ci-devant majesté reçut aussi de moi un témoignage
de respect dans le présent que je
lui fis d’un petit couteau et d’un peu de
tabac.
A peine le chef avoit-il reçu mon présent
, qu’il s’étoit empressé de le partager
avec son frère ; et tous deux, par une. générosité
admirable ; avoient aussitôt employé
leur couteau à couper le bout de tabac,
pour le distribuer à ceux de leur®
Camarades qui les accompagnoient.
Probablement l’intention des deux frères
étoit de me prévenir aussi par un présent; et
sans doute ils avoient, à ce sujet, donné
d’avance des ordres. Au moins , quoique
nous fussions à cinq cents pas de la horde,
je vis arriver deux moutons gras, qu’ils me
prièrent d’accepter.
La vraie politique pour se faire Considérer
chez les Sauvages, c’est de leur en,
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