des Hottentots de la côte de l’e s t, et s’il
est entre eux, sur cet objet , quelques différences,
elles sont si légères qu’elles ne
méritent pas d’être rapportées. Un voyageur
intelligent, q u i. a plusieurs; peuples
semblables à peindre, doit, s’il veut intéresser
son lecteur, les lui représenter en
masse , et ne s’arrêter aux détails particuliers
que pour ceux qui, par plus d’inyen-
tion, par des progrès dans quelques arts,
annoncent une supériorité qui les distingue.
Je remarquerai seulement qu’en général
les petits Namaquois sont plus iobus-
tement tailles et pas si maigres de figure que
les Hottentots des environs du Cap.
La veuve avoit envoyé à mon camp du
lait de ses troupeaux. A son exemple , toutes
les femmes de la horde en portèrent
aussi des leurs , et ce tribut volontaire eut
lieu pendant mon séjour dans le kraal. Il
me, rappelloit ces jours agréables de mon
premier voyage, où, tous les matins, la jeune
Narina ven oit m’apporter le lait de ses
chèvres, qu’elle-même avoit traites. Mais
quelle différence ! au lieu de ces panniers
si jolis et si propres dans lesquels J a charmante
Gonaquoise m’offroit son présent, ;
je ne voyois ici que des sébilles de bois,-
grossièrement <D travaillées , et dont les "
bords “étoient enduits d’une ' incrustation
bu tireuse et rançe, qui rebutoit à la fois
et l’odorat et la vue. Mes Hottentots, peu
/difficiles sur les recherches de propreté ,
s’accommodoient très-bien du cadeau des
; . . ■ 1 - ^
Namaquoises. Pour moi, a qui il donnôit
une répugnance invincible, je me conten-
tois du lait de ma ménagerie, et j’aban-
donnois à ma meute la portion du leur que
ne cônsornmoient point mes gens.
Le soir de mon arrivée, il y eut bal ;
car il faut remarquer que parmi les plaisirs
que l’hospitalité des Sauvages cherche
à procurer aux étrangers, la danse tient
toujours le premier rang. Ces fêtes bruyantes
auroient pu m’amusër une première' fois;
mais j ’avois entendu si souvent les ha ha}
les ho ho , qu’ils ne m’intéressèrent què faiblement.
Cependant mon attention fut ré-^
Veillée par un dés musiciens, qui joua de
la flûte d’une manière à m’intriguer et 4
piquer ma Curiosité. D’âbord, après avoir
embouché son instrument, il en tiroit des