
vous pique, et qu’en la retirant, la cdurbe
vous accroche et vous déchire«
Maigre cette singularité, jusqu’à présent
aucun naturaliste, au moins à ma connois-
sance, n’en a parlé, pas même Patersonj
qui cependant doit l ’avoir vue, puisqu’elle
est tres-abondante sur les bords du jfleuVe,
et qu’il accompagnoit Gordon, quand celui
ci donna au fleuve le nom de Rivière
d Orange. N ayant pas vu la fleur de cet
arbrisseau, je 1 ai dessine tel que je l ’ai
trouvé, avec son fruit seulement; qui, quand
il est mur, est d’un rouge foncé. Les perroquets
seuls cassent sôn noyeaU et en mangent
1 amende j mais la chair en est mauvaise.
Les relais de Schoenmaeker avoient beaucoup
souffert des fatigues de la route • et
la mauvaise nourriture du lieu n’étoit pas
propre à les rétablir. Il me pria de permettre
qu il me quittât. Moi, qui voyois
qu’il n ’avoit d’autre motif pour sa retraite
que le dépérissement de ses boeufs, je
lui proposai, s’il vouloit consentir à m’accompagner
quelque tems encore, de renvoyer.
à sou habitation ses attelages et ses
gens, et de les faire escorter par quatre
de mes chasseurs. Il y consentit j et en
conséquence, comme il connoissoit la rivière,
et que mes boeufs, dans leur depe-
rissement, n’étoient point en état de me
rendre le moindre service, il me conseilla:
de la remonter plus haut ; m’assurant que
j ’y trouverois pour eux des fourrages meilleurs.
L ’avis étoit sagej je le suivis. Mais, dans
l’impossibilité où nous étions de côtoyer
le fleuve à cause des forêts d’arbres qui le
bordoient, il fut résolu que nous retournerions
sur nos pas jusqu’à la Fontainejjj|
des Z èb r es, et que/ delà, perçant au nord,
nous viendrions le regagner. Arrives à la
Fontaine, nous indiquâmes a mes chasseurs
la route que nous allions tenir, afin,
qu’à leur retour , ils pussent nous retrou-
yer j et tandis qu’ils partoient avec les équipages
de Schoenmaker, nous avançâmes de
notre côté.
Trois heures <Je marche suffirent pour
nous ramener aux bois qui bordent le fleuve.
Mais, en y entrant, nous apperçumes,
non sans effroi, les traces toutes fraiches