
d’une figure exacte, suffira toujours pour
le reconnoître et ne pas le confondre avec
un autre ; mais, à Dieu ne plaise, que j ’em- \
ploie jamais mon loisir à mesurer la longueur,
la largeur et l’épaisseur de toutes les
dents d’un quadrupède, à donner l’exacte
dimension de l’ouverture des yeux, des narines,
sous toutes leurs faces ; la grandeur
des trous de chaque vertèbre ; la circonférence
et le diamètre de l’anus 5 l ’épaisseur
du rectum et l’aunage de tous les
boyaux, ainsi que la longueur comparée des
poils dans toutes les différentes parties du
corps. Tant de savoir> assurément, n’est
pas à ma portée.
J’étois arrivé à la horde, le 2,3 juillet,
il y avoit 18 jours que je séjournois y je
commençois à languir d’impatience, et je
désirois reprendre ma route , mais quelque
fut mon empressement à cet égard,
j ’avois cru ce séjour nécessaire pour le
repos et le rétablissement de mes animaux.
Déjà mes chevaux avoient repris leur vigueur
et leur courage. Des treize boeufs
qu’avoient ramené mes gens, sept déjà
étoient assez bien remis, mais il y en a-
Voit six de l'a convalescence desquels je
d'ésespérois. De toüs les animaux bi-four-*
chu,s j le boeuf est Celui chez qui le développement
des forces vitales s’effectue
aveC le plus de lenteur. Privé de dents incisives
à la mâchoire supérieure , il ne peut
arrâcher l ’herbe qu’avec ses lèvres, qui ,
étant trop épaisses ne lùi permettent pâs
de pincer les filamëns courts et succulens
des jeunes pousses. Si la fatigue ne lui
laisse pas assez de forces pour ruminer,
s’il ne trouve pas une bonne qualité de
fourage , son estomac, par le défaiit dé
Cette seconde mastication si nécessaire, n’a
plus à digérer qu’une herbe indigeste et
, mal broyée , incapable de l ’alimenter Convenablement.
Mes gens, très-satisfaits de la vie oisive et
tranquille qu’ils mehoient dans la horde ,
m’exhortoient à y rester qnlques jours en-
Core$ afin, disoient-ils, de donner à mes
boeufs malades le tems de Se rétablir entièrement.
Mais ma patience étoit épuisée.
Je préférai d’abandonner mes six bêtes 5 et
quoique je ne dusse m’attendre qu’à uné
continuité de sécheresse et de malheurs ,
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