
dans leur route de ce peu d’herbe nouvelle
, je les fesois marcher de front autant
que le local le permettoit. Par ch moyen
iis poüvoiënt brouter tous également à la
fois j çe qu’ils n’eussent pu fa ire , s’ils
avoient marché à la suite les uns des autres.
Souvent d’une extrémité de la ligne
à l ’autre, il y avoit une demi lieue de
distance 5 et nous ne nous resserrions que
quand le rapprochement des montagnes
nous y forçoit.
Dans des pays où l ’herbe est aussi clairsemée
, cette méthode a de grands avantages.
D’ailleurs , en nous D 7 faisant embrasser
un terrain plus vaste, elle nous meltoit à
portée de rencontrer des sources, qu’autrement
nous eussionglong-terns. cherchées
en vain • G’est ainsi qne, dès le même jour,
vers midi, après cinq heures de marche,
nous en découvrîmes Une thermale. J’y
fis halte , pour laisser respirer nos boeufs ;
et pendant ce tems, prenant hauteur, je
trouvai vingt-sept degrés cinq minutes de
latitude. Après quoi, tirant à l ’ouest, afin
de gagner la Rivière des Lions, nous y arrivâmes
en trois heur es et demie de marche.
Avant de quitter mon camp sur l’Orange,
j’avpis remarqué que les crues de la rivière
devenoient plus fortes et plus fréquentes
qu’auparavant 5 que quelquefois elles s’éle-
voient jusqu’à six pieds, et restoient dans
cet* état pendant plusieurs, jours. Cet . accroissement
annonçoit la saison .pluvieuse
dans les montagnes du nord-est, où cette
riyière , ainsi que presque toutes celles de
l ’ouest, prend sa source.
La même cause devant produire le même
effet sur la Rivière des Lions , j ’avois à
craindre, si j ’attendois plus long-tems, de
me trouver embarrassé pour la passer. Déjà
inôrnç elle avoit plus d’eau..qu’à ma dei>
nière traversée. A in s i, voulant la mettre
derrière moi, j ’allai: camper sur sa rive
droite i après quoi nous la cottoyâmes pendant
trois jours, sans nous arrêter que pour
le campement du st)ir, et dans le jo u r , que
pour donner la chasse à quelques giraffes
que nous appercevions de tems en tems,
mais qui finissoient toujours par nous gagner
de vitesse et par disparaître.
Le quatrième jou r , mous arrivantes dans
un lieu ombragé par de beaux arbres, et