
très-bien faites , d’une jolie figure, et Sur-I
tout fort galantes. Mes gens profitèrent del
la danse, pour obtenir d’elles des têtes-à-l
têtes. N’ayant point, comme moi, des boeufs!
à acheter , ils. employèrent, à négocier cel
marché, leur ration de tabac ; et faute del
mieux , on acceptoit l’offre.
Comme chef dé la caravane , commel
blanc, enfin, comme possesseur d’un tabacI
bien supérieur , j’essuyai aussi beaucoup
d’agaceries. Je suis persyudé, que pour la
charge de quelques pipes, j ’aurbis pu con-l
tracter alliance avec toutes les familles. Onl
me pressa même assez vivement, pour mel
yoir obligé d’employer quelque résistance. I
Mais j ’avouerai en même terris que mes refus
n’offensèrent point, et que les personnes
qui en avoient été pour leurs avances,!
ayant bientôt trouvé à faire d’autres ar-
rangemens, ne m’en témoignèrent pas moins
d’amitié. Moi, de mon côté, quoique jemel
f u s s e imposé par prudence certaines' bornes
que je ne voulois point franchir , cependant
je me permettais par. fois de la gaieté
en paroles. Bernfry m’avoit appris à dire
en namaquois, neujcé neuyp maté ; et chaque
fois que je répétais cette phrase , aux
jeunes filles, elles rioient aux éclats.
Au reste, j ’ajouterai ici que les filles senties
m’ont paru si libres, mais que les femmes
étoient, au contraire, réservées et modestes
j et c’est là une différence caractéristique
qui distingue les Grands Namaquois
d’avec la nation hottentote en général ;
comme ils sont distingués encore par l’air
bas et rampant qu’ils emploiont quand ils
ont quelque chose à demander.
Le lendemain , dès ,1e matin, la femme
qui m’avoit annoncé deux boeufs, m’en amena
trois. Pour engager les autres à suivre
son exemple , je la payai magnifiquement,
et lui donnai trois bracelets en fil de laiton
, trois ceintures de verroteries, une
¡portion de tabac, un couteau, enfin un briquet
avec une boëte en cuivre remplie d’a-
madoue.
Mes gèns se récrièrent beaucoup sur ma
[prodigalité. A les entendre, je faisois un
[ vrai marché de dupe j mais j’avois mesrai-
! sons pour agir ainsi j et la femme elle-même1
j les devina si bien, qu’elle me demanda,*
avant de s’en aller, d’ajouter au marche