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pendant par m’offrir un gros paquet de magnifiques
plumes blanches, et que , sans
gêne, je lui payai trois rixdalers. Bien plus,
il s’établit entre nous un petit projet d’association
,- d’où il de voit résulter de grandes
fournitures de sa p a r t, et de la mienn
e , en échangé, quelques cadeaux de rixdalers.
noli
Je dois pourtant avouer que les quatre
jours que je passai sur cette habitation,
furent marqués par des témoignages vrais
d’amitié ; nous bûmes du punch , nous fîmes
de la musique , et dansâmes une grande
partie de toutes les nuits : les jours., je
chassois. En parcourant tontes les montagnes
dés environs, je remarquai plusieurs'
belles plantes dont les dessins font partie
de mon porte-feuille. Les zèbres, les pa-
zans et les condoumas sont assez communs
dans tout ce pays ; mais singulièrement effarouchés
par la chasse continuelle qu’on
leur fa it, il est très-difficile de les aborder
à la portée du fusil. Les éléphans se
montrent aussi beaucoup dans ces parages ;
mais n’y séjournent guère, se tenant de
préférence dans les environs de la mer, où
les
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les dunes leur servent d’abri. Malgré la
quantité prodigieuse de bestiaux que pos-
sédoit Engelbrecht, il ne voulut jamais se
défaire d’un superbe attelage de douze
boeufsnoirs, qu’il me montra avec une sorte
d ostentation. Il est vrai que je n’en avois
jamais1' vu un aussi égal ni aussi bien
assorti j et maigre la somme de deux cents
nxdal&rs que j ’en offris (prix excessif pour
le p a y s ), je ne pus l’obtenir ; en revanche
, je fis 1 acquisition de plusieurs moutons
et d’une vache que je fis tuer et saler
pour mes gens ; j ’augmentai encore ma provision
de tout le tabac qu’on put me céder.
Engelbrecht devant dans peu faire un
voyage nu Cap, je profitai de l ’occasion,
qui sembloit être la dernière puisque je ne
devois plus trouver d’habitation sur ma route
, pour écrire à mes amis* A mon départ,
mon hôte attela à ma voiture les boeufs
dont j ’ai parlé , et il m’offrit non-seulemenç
de me conduire jusqu’à la Grande-Rivière
mais fournit aussi mes autres voitures dé
relais vigoureux, afin de ménager mes
boeufs. Quand je me remis en route , Pinard
me suivit encore. En vain, poué me
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