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les républicains ont fini leur Habitation;
quelquefois des oiseaux-d’üne autre espèce,
et plus forts qu’eu x , viennent les en chasser
et s ’y établir, et qu’en se multipliant,
ils y vivent de même en associâtion. Ainsi
d onc, ce n’çst pas chez les humains seulement
, que le foible est opprimé, dépouillé
, chassé ; chez les oiseaux aussi des ty rans
s’approprient, le fruit du travail; des
autres, et ne manquent pas non plus d’une
logique, pour prouver qu’ils l ’ont fait à
bon droit. gM y Æ
Le jour, qui force les bêtes féroces de
retourner dans leurs repaires , et qui rend
le courage à ceux dont la vie est innocente
et le§. moeurs paisibles, ramena sur l ’arbre
la foule des . petits : perroquets, que
la frayeur de l ’aventure de la nuit avoit
éparpillés au loin.. Ils- arrivoient tous par
paire,; et avant de rentrer dans l'habita-;
tion commune, ils s’arrêtoient sur les branches,
y pour examiner le dégât qu’elle avoit
souffert. JVlais je remarquai qu’il ne revint
que des perroquets, et pas un seul des anciens
constructeurs. C e u x - c i avoient été
bannis ,q us qu’au dernier.
Tandis que je réfléchissois sur cette transmutation
de colonie , un‘ des Namaquois ,
tnes guides , vint avec empressement me
donner un avis qh’il avoit cru devoir m’être
àgréable.: ‘
’ Cet homme m’avoit vu, dans sa borde,
transporte de plaisir, à la vuè d’une peau
de giraffè, et il étoit accouru pour me
d ire , 'qu’il veribit à jipêrcë vôir; dans' les
environs , un de cès animaux,' sous tin mimosa’
, dont il brüütoit les feuilles? 01
A 1 instant, ravi de joie , je sautai sur un
de mes chevaux ^Tj’én fis monter un autre k
Bernfry, et suivi dehnes chiens, je' volai
vers le mimosa indiqué $ La giraffè n’yetoit
plus. Nous la vimes traverser la plaine du
côté de' l ’ouest, et nous piquâmes pour la
joindre. Elle prit un trot fort léger , sans
néanmoins forcer sa marche. Nous galopâmes
après elle, et de tems en téms lui
tirâmes quelques coups de fusil; mais insensiblement
elle gagna tellement sur nous,
qu’après l ’avoir poursuivie pendant trois
heures, forcés d’arrêter, parce que nos
chevaux étoient hors d’haleine , nous la
perdîmes de* vue.
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