
V o Y A G E
taquer les éléplians, quoique l'occasion s’en
présentât souvent. L ’appât de leurs défenses
m’eut bien tenté j mais dénué de voitures
et n ayant que des boeufs de charge,
je craignôis d’ajouter un trop grand poids
à celui de la giraffe. Je me dédommageai
par une autre collection non moins précieuse
et bien plus aiséé à transporter. J’â-
massois d es pl um es d’autruches, en même
teins que je me nourrissois de leurs oeufs
dont j ai souvent fait des soupers délicieux.
Le canton .étant neuf pour moi j je ne
pou vois manquer d’y trouver quelques nouveautés
pour mes collections. J’y vis commencer
le passage des grands et des petits
guêpiers. La première espèce de ces oiseaux
est: commune au Cap, et même dans les provinces
méridionales delà F rance .La seconde
a un caractère distinctif particulier ; c’est
une queue presque aussi fourchue que celle
de l’hirondelle, tandis qu’én général tous les
autres.gnépiers connus fon t en fer de lance,
•par l ’effet des deux plumes du milieu, lesquelles
dépassent de beaucoup les autres.
Les Namaquois donnent» à ce charmant
oiseau le nom de tawa (fiel ) , à raison du
beau verd qui fait sa couleur principale.
Ce fond agréable est relévé par une gorge
jaune terminée d’un collier outremer.
J’achetai chez mes voisins, les Caminou-
quois, la peau d’un chat sauvage qui a tous
les caractères du lynx. Par la suite , j ’ai eu
occasion d’en tuer plusieurs. Cet animal est
d’un roux très-foncé 5 mais il a les oreilles
npirês y et elles sont surmontées d’un fais-r
ceau de poils de la même couleur. C’est une
espèce nouvelle, qui n’a pas encore été dé crite
que je sache.
Mes, absences étoient fréquentes ; mais
elles étoient. courtes, et chaque jour je re-
yenois, à une. heure réglée ,• pour assister
au renouvellement des cendres sur la peau
de ma giraffe : cette conquête étoit une
grande affaire,, et je ne voulois point que
cette, opération se f î t sans moi. Enfin, après
nenf 4#urSide eetm tannerie inealescente ,
yoyanp que le» quir, quoiqu’il n’eût pas encore
le degré de dessieaÆion qui étoit nécessaire
pour le conserver, en avoit cependant
acquis une telle que , pouSsée plus loin,, il
ne seroit plus possible dç le manier, je le
fis plier en quatre .et assujettir avec des