
ture le fit revenir à lui} et ce fut alors
qu’il sentit ses douleurs , accru ps encore
par les secousses et les cahots} le moindre
ébranlement lui faisôit pousser des cris
horribles. Cependant il ne ip’étoit pas possible
d’arrêter. Nous n’avions pas trouvé
la moindre verdure sur les bords de la r ivière
près de laquelle nous venions de camper.
Klaas se ilattoit d’en trouver vers la
Kivière-Verte , qui étoit éloignée de trois
lieues,} et nous étions pressés d’arriver à
celle-ci. Mais comme,!’autre contenoit peu
d’eau et pas plus d’herbage, nos bêtes é-
toient si, fatiguées qu’il fallut pourtant arrêter
pour leur donner quelque repos.
Cette halte me laissoit le tems d’e^amir
ndr l ’état du blessé, et de voir si l ’oq ppu-
voitilui procurer du secours. Je le fis dés-
habiller. Il avoit deux cotes cassées , et
les parties fracturées forrnpient même sous
la peau une sorte c}’é,tninence. Dans des
circonstances aussi fâcheuses, que faire f
que décider ? Il falloit des opérations t chir
rurgicales, un pansement selon les [règles
de l ’art, un traitement su iv i} et n’ayant
en ce genre, ni connoissances, ni m.oy.ensj
je me voyois forcé d’abandonner le malade
à la nature, c’est-à-dire, à ses souffrances
et à la mort. Il poussoit des hurlemens affreux
} il me supplioit, à mains jointes ,
de lui brûler la cervelle avec un de mes
pistolets, pour abréger ses douleurs} son
éfat me déchiroit l’aine. Mais bientôt ma
pitié se changea en cplère, quand j ’appris
que, dans un moment où je m’étois éloigné
de lu i, il venoit encore d’avaler une demi
.bouteille d’eau-de-vie , que lui avoit
apportée , en cachette, un des gens de Pinard,
, r.. -,'f ■
Qh I combien alors je maudis la mauvaise
fortune qui m’àvoit fait rencontrer
ce malheureux, chasseur dont l ’ivrognerie
étoit, à mes yeux, la véritable cause, de
la mort, de Swanepoel, et dont la présence
ponvoit. causer encore d’autres désordres
dans: rua caravane 1 Quelle satisfaction j’au-
rois eue de pouvoir me séparer de Jui, en
restant sur les bords de la Kivière;-Verte
et lui laissant prendre les.devants l Mais
cette séparation de venoit impossible, parce
que le lit de la rivière manquant d’eau, il
fallpit en chercher une qui en eût. D ’ail