
il ne reste plus qu’une seule ressource , examine
t-on si elle a des dangers.
En route, nous trouvâmes à tuer sur, le
sommet des rpchers > quelques damans,
qui furent destinés à notre souper. Nous'
apportions aussi une petite provision de l ’eau
de là fontaine j parce que noüs avions à
craindre de n’en pas trouver sur là montagne
: et en effet, sa cime étoit un immense
plateau très-âride. Nous y arrivâmes
après avoir gravi péniblement sous l ’ârdeur
d ’un soleil brûlant} réunis sur la platte-
forme, noüs nous vîmes en,proie à ses feux
devenus presque horisontaux, et elle ne
nous offroit pas un seul arbre pour nous
en garantir. Mais je n’ai pas besoin de dire
que ce n’étpit pas là la pensée qui m’occu-
poit le plus, et qtie notre prerriier soin ,
quand nous fûmes sur là montagrie , fut
de promener au loin nos regards de tous
côtés, pour y découvrir ce que nous étion s
venus chercher avec tant de peine.
Mes Sauvages, avec leur vue perçante,
ne laissoieüt échapper aucun objet qu’elle
put atteindre. Gorges, vallées, plaines,
montagnes ÿ leur oeil visitait tout avec la
plus
plus rigoureuse attention ; ils semblûient
même,par line, sorte d’émulation, se dispu-
. ter à qui d’entre eux découvruoit plutôt ou
un h om m eou un. troupeau. Hélas ! tant de
soins n’aboutirent qu’à nous désoler davantage.
Par-tout nous ne vîmes que le tableau
décourageant d’une affreuse solitude.
Point d’hommes , .ppint d’animaux j nous
paroissions etre seuls au monde. Le cri
plaintif des darpans étoit tout ce qui se
faisoit entendre autour de nous.
‘ c e j § p | | qlors que la consternation
devint générale) et moi-môme qui, jusqu’à
ce moment, aypi^ du mouis , au milieu de
tant dp malheurs, conservé l ’espérance
je la perdis. En vain, je conseillai à mes
pauvres amis abattus d’apprêter les damans
pour leur repas;; eu vain, je les pressai
de boire l ’pau que nous avions apportée)
tous se refusèrent à manger de peur d’être
obliges de boire,. et à boire de peur de souffrir
plus encore.
11 est. vrai que, depuis quelque, teins^ nos
eaux ayant toujours été saumâtres , elles
nous avoient mis k bouche dans un état
de gonflement, d’altération et de douleur
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