
miens. Il ne vouloit que piller, intimider,
dévaster. Dans un pays comme celui que
nous habitions, tout cela étoit fort aisé j
mais sans génie, sans-moyens, sans aucun
plan, il n’étoit pas aussi aisé d’arriver à
ses fins san» malencontre , et tôt ou tard
il pou voit être pris au dépourvu. C’est ce
qui arriva.
S i j ’avois pu le voir avant sa disparution
subite, certainement l’humanité m’eut
fait un devoir de l’avertir des dangers in é vitables
auxquels il s’êxposoit; Il en a été
la victime. Ses Hottentots massacres', sa pa-
cotfll» et ses équipages pillés , lui-même
n’échappant au meurtre que par une e&r
pèce de miracle; tel est le succès qü’a é-
prouvé ce voyageur turbulent. Malgré toutes
les raisons que j ’avois de me plaindre
de lu i , j atteste que si j ’eusse pu être averti
àtems de ses périls , mon premier mouvement
auroit été de voler à son secours.
Mais son aventure ne m’est parvenue., q-u’à
l’époque de mon retour ; et alors il y avoit
plus de quatre mois qu’elle s'étoit passée.
L ’impossibilité où je me trouvois pour
mes bestiaux, de rester plus Ipng-tems dans
E N A F R X Q u E.
le campement que j’occupois, m obligeoit,
d’en chercher au plutôt un. autre plus favorable.
.Schoeninaker m’avoit parlé d’un
bois situé le long du fleuve, et propre à
remplir mes vues. J’allai le visiter; et le
trouvant tel qu’il m’avoit été annoncé, j y
transportai ma caravane. Mes tentes furent
dressées au bord de l’eau, mais hors
des limites qu’elle pouvoit atteindre dans
ses débordemens; et comme tout m indi-
quoit que j’allois être obligé de séjourner
là pendant quelque tems, je fis construire
un parc, pour yv retirer pendant la nuit
ceux de mes animaux que je youlois garder
près de moi.
Mon intention étoit de n’envoyer au pacage
de la horde de Bernfry que mes bêtes
à corne. Je n’a vois, point à craindre
qu’elles fussent enlevees par les Boschjes-
man. La horde étoit assez nombreuse pour
être à l ’abri de l'attaque de ces voleurs.
D’ailleurs, je fis escorter le troupeau par
quatre de mes gens, bien armés, qui dévoient
le garder nuit et jour ; et on câs.
d’événement, je pouvois d’autant plus aisément
voler à leur secours , que , de mon