
ne peut être, malgré tous les soins et les
.apprêts qu’employera pour lui Pornithologiste,
aussi agréable que celui qui aura
été tué dans la force de l ’âge et de la
santé ?
Il en est ainsi de l ’oiseau malade , ou
q u i, par quelque obstruction , est privé de
cette humeur onctueuse, renfermée dans
les glandes de son croupion, et qui lui
sert à lustrer ses plumes.'Pris-dans cet
é ta t, il n’aura ni l ’éclat ni le coup - d’oeit
brillant qu’il peut et doit offrir, lorsqu’il
a été choisi dans d’autres circonstances. Si
je me permets, en passant, ces remarques,
c ’est pour prouver qu’il est beaucoup plus
difficile qu’on ne l ’imagine de faire une
belle collection.
J’avois récompensé libéralement la Na-
maquoise de qui je tenois le bupreste ; et
j ’avois même annoncé que je donner ois
u n e double ration de tabac à celui ou à celle
qui m’en apporteroit un autre. Cette promesse
aiguillonna l’activité des fumeurs et
des fumeuses. Les femmes sur - tou t, tant
de la horde que de mon camp, se mirent
. en quête de tout côté. Malgré l ’ardeur et
la constance de leurs recherches, elles ne
purent rencontrer un second bupreste ; mais
elles me fournirent une quantité immense
d’autfes insectes et plus de deux cents espèces
différentes de chrysalides : ce qui me
coûta beaiicoup de pipes de tabac, parce
q u e , voulant encourager les perquisitions,
j ’affectois de payer plus libéralement que
ne valoient les objets.
Mon dessein étoit d’emporter avec moi
mes chrysalides , afin d’attendre et cl’étu-
dier en route leur développement et leur
métamorphose.Mais,malgré tous mes soins,
le voyage les fatigua tellement qu’avant mon
retour au Cap, plus des trois quarts étoient
mortes. Celles qui restoient paroissoient
très-vivantes 5, mais obligé de partir pour
l ’Europe, il'me fallut les abandonner. Je
crois qu’elles étoient du "nombre de celles
à la transmutation’desquelles la nature emploie
une année entière.
On sait communément en Europe que
les chenilles n’y sont point venimeuses. Au
moins c’est l’assertion de tous les naturalistes
qui ont écrit sur cet animal ; et quoiqu’il
y en ait quelques espèces .velues dont
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