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Mais devenu vain, à mesure qu’il étoit de-
venu riche , il avoit eu honte de sa femme ,
et s etoit séparé d’elle pour épouser une
blanche. Celle-ci lui a voit donné plusieurs
enf'ans, dont deux garçons , qui, âgés l ’un
de vingt ans, l ’autre de vingt-deux, vi-*
voient avec leur père dans son habitation,
et qur, ainsi que leur mère, devenus ses
ennemis, lui iaisoient passer une yip mal-»
heureuse,
Non seulement, ces jeunes gens avoient
rougi de se voir des frères Mulâtres mais
ils les avoient tant persécutés, tant vexés,
que les malheureux avoient été obligés de
fuir. La soeur s’étoit retirée chez; les
Hottenjots de la horde de sa mère. Les
deux Baster, attachés l ’un à l ’autre par l’ar
initie, ne voulant point se séparer, étoient
venus former ensemble un établissement;
plus au sud, dans la plaine. Déjà ils avoient
défriché successivement deux excellons
terrains ; et successivement leurs parehs
les en ayoient çhassés à force puyerte, et
en tuant une partie de leurs bestiaux y
plusieurs fois même i ils avoient eu la
barbarie de happer Kjaas | car c’étpit prim-
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cipalement à lui qu’ils en vouloient. Pour
se soustraire à leur rage, il étoit venu s’établir
, avec son frère, dans les hautes mon-
tagues, oh il se flattent d etre plus aisément
caché. Tous deux mariés à des Hot-
tentôtes, ils formoient, avec leur famille et
les gens attachés à eux, qui tous étoient
leurs parens, une horde composée de quinze
à dix-huit huttes . Néanmoins Klaas vivoit
dans une inquiétude Continuelle ; craignant
sans cesse d’être découvert et surpris par
ges cruels 'frères} et tel etoit la cause des
alarmes qu’il avoit montrées quand j ’étois
venti vers lui avec ma troupe.
C e u x - ci habitoieiit le Namero. Ainsi ,
Klaas étoit , en quelque sorte, à la discrétion
de ses ennemis ; e t , à dire le v ra i,'
j ’étois étonné dé le voir rester dans leur
voisinage , vu qu’il s’attendoit à périr d un
coUp de fusil, et que déjà même il avoit été
manqué plusieurs fois par eux à ce qu’il
pie dit. Son malheur m’intérëssoit beaucoup.
J’eus désiré, en réconnoissance des
servicôs qu’ il me r en doit, de le réconcilier
avec sa famille ; et comme j’allois traverser
les cantons qu’elle habitôit, je formai
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