
V o y a g é
teins, de chercher des giraffes et d’eri trier
quelques-unes; et ce plaisir devoit me, dédommager
aü moins des fatigues et ¿es dépenses
d’un voyage malheureux, entrepris
contre saison.
Je fixai mon départ au vingt-huit octobre;
et partis, emmenant avec moi huit
de mes fusiliers, au nombre desquels étd-it
Klaas Baster, et huit Nâmâquois qui consentirent
à m’accompagner. Tout le reste
de mon ancienne caravane demeura aü
camp, sous les ordres de Swanepoel. La
nouvelle fut Composée de quatre chiens ,
de mon singe Kees, de deux chevaux, de
six boeufs de charge, que j ’a vois loués
pour porter mes effets, mes provisions j
et même quelques instrumens,* tels que
mon quart de cercle et ma boussole, et
de dix-huit personnes : car Bernfry m’avoxt
demandé d’être du voyage ; et, à dire le vrai,
j ’aimois autant voir cet homme à côté de
moi, qu’auprès de mon camp, lorsque je
n’y serois plus.
Nous traversâmes la rivière sur le radeau
, et la cotoyame^, en la remontant
e t suivant ensuite son cours, dans l ’espoir
E N; A F R oi (J t t . ' Oÿi.
qtie nous apperceveripns quelques giraffes
que le besoin de boire y attireroiti
Les Namaquois qui connoissoient le canton,
me conseillèrent de camper, après six
heures de marche, et dé quitter la rivière
le lendemain, dans l ’espérance de trouver
les giraffes dans la plaine..
Pendant la nuit, nous, fumes inquiétés
par les rugissemens de trois lions, dont l ’un
s’approcha même si près de nous , qu’un
de mes gens l ’apperçût. Cette alerte , en
troublant notre sommeil, nous mit dans le
cas de partir de meilleure heure qu’à l ’ordinaire.
Quoique j’eusse deux chevaux, j’allois
.à pied comme la troupe, dans la crainte
de les fatiguer ; et je reservoîs leurs forces
pour les occasions de chasse qui se présen-
teroient. Abandonnés à eux-mêmes en toute
liberté , ils suivoient tranquillement la
caravane, sans jamais s’en écarter que pour
aller chercher de côté et d’autre, les concombres
barbus qui faisoient leur seule
nourriture.
Pendant une partie du voyage, cet aliment
se présenta par-tout avec assez d’abondance
; mais, à mesure que nous nous