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plus précieuse de. mes voyages , et que je
me rappèle avec le plus de satisfaction.
- Je m etois mis en chasse au lever du sole
il, dans l ’espoir de . trouver quelque gibier
pour mes provisions. Après quelques
Heures de marche > nous apperçumcs ,, au
détour d’une colline, sept g ira fe s , qu’à 1 instant ma meute attaqua. Six d’entre elf
le s prirent la fuite ensemble y la septième,
coupée par mes. chiens, s’écarta d’un autre
„côté.
Bernfry , dans ce moment * marehoit à
p ied , et tenoit son cheval par la bride.
En moins d’un clin d’oeil il fut en s e lle ,e t
S® mit a poursuivre les six premières. Moi,
je suivis l’autre à toute bride'; mais, malgré:
les efforts de mon.cheval, elle gagna
bientôt tellement sur moi, qu’en tournant
un monticule, elle disparut à ma vu e , et
-je renonçai à .la poursuivre.
."’Cependant mes chiens ne tardèrent, pas
à l ’atteindre. Bientôt même ils la joignirent
de si près, qu ’elle fiat obligée de s’arrêter
pour se défendre. Du lieu ou j etois,
-je lès entendois donner de la voix de toutes
•leurs forces; mais ces voix mé paraissant
E N A i 1 n ,ï Qf u E . 2.99
toujours venir du même endroit, j ’èn conjecturai
, que l’animal étoit quoique part acculé
par eux, et aussi-tôt je piquai vers lui.
En effet,’ j ’eus à peine tourné la butte ,
que je l’apperçus, entouré des chiens, et
tachant , par de fortes ruades, de les
écarter. Il ne m’en coûta que de mettre
pied à terre : d’un coup de carabine je le
renversai; ; '
Enchanté : d#. :m a . yi^tpfre,. ]§ revins sur
mes pas,’ pour appeler mes gens auprès
de moi , et leur faire dépouiller et dépecer
la. bête. Tandis que je les cherchois
des yeux-, je vis Klaas Baster, qui, d’un
air très - empressé, me faisoit des signes
auxquels d’abord je ne Compris rien. Mais,
ayant porté la vue du côté que nie désignant
sa main, j ’apperçus, avec- surprise,
une giraffe arrêtée sous un grand ébenier,
èt assaillie par mes chiens. Je crus que
c’en, étoit une autre , et courus vers elle.
G?étoit la mienne qui s’étoit relevée , et
qui , au moment où j ’allai lui tirer mon.
second coup, tomba morte, ,
Qui croiroit, qu'une conquête pareille
excita clans mon aine des transports voi