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gea de moi, des soins .nouveaux, une surveillance
assidue , et, par conséquent, une*'
vie plu sédentaire. Iï est vrai que la chaîne
des montagnes ayant peu d’animaux, quelques
jours m’ayoienï suffi pour noepro- ‘
curer ceux qu’elle pouvoit ajouter à ma '
collection. Je ne chassai donc plus que pour
varier mes: occupations e tévite r l ’ennui du'1
désoeuvrement. Bieutôt même, p a ru n é v é - '
nernent dont je ne mé doutois'guère, je fus:
obligé, d’y renoncer entièrement. ' - ;
Un jour, qu’avec monlfusII, je païcou- '
r? 1S *esi vallées, j e vis, a quelque distance§
une Mulâtresse qui, montée' sur un Boeuf
qu elle menoit fort lestement, paroîssoit se
rendre au traal. Elle étoit habillée‘ à là '
liottentote, et condhite par un homme que
}ê reconnus pour être de la horde de
KlaasBaster. Dès que le. guide m’àppéfçut
, il nie montra de la main à la voyageuse.
Celle-ci, mettant aussitôt sa monture'
un trot, vint droit à moi ; elle me salua
eh hollandais , et après avoir mis pied à
terre,^ ine pria de l ’accompagner au kraal.
C ’étoit une soeur de Klaas Baster, fille encore
, et vivant dans une autre horde éloiu
k A r r ï Q. u e.
gnée de la sienne. Dès le jour même où
j ’etois venu chez lu i, il avoit envoyé un
■exprès à sa soeur, pour lui faire part dé mon
atfivéé; et celle-ci, qui étoit curieuse de me
connoître, accouroit avec empressement
pour me voir. Bile avoit une tres-jolie figure.
A la vérité, ce n’étoit ni la taillé
•svelte, ni la candeur naïve de Narina ;
un peu d’embonpoint nuisoit à l’agilite de
ses mouvemensl Mais elle avoit en co-
quéterie et en grâces, tout ce que donne
le souvenir d’une origine distinguée ; car
hèlle-cï ù’étoit point née sauvage, et se
prétendoit, sans doute, d une nature infmi+
ment supérieure.
Son père étoit un Européen, qui dans sa
jeunesse avoit passe au Cap, et q u i, successivement
valet de paysan, puis serviteur
d e là Compagnie, étoit venu à b out,
par son travail et son industrie, de se faire
à vingt-cinq ou trente, lieues plus lo in ,
sur les bords du Groene-Rivier ( rivière
verte ) , une habitation assez considérable.
D ’abord , il avoit vécu avec une liottento-
te ; et c’est de cette association qu’étoient
jiés Klaas Baster, Piet Baster et leur soeur.
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