
bre que celle qu’il mënoit actuellement, iï,
est clair , par le parti qu’il prit dans la
suite, qu’il ne falloir pas uix grand effort
pour l’en détacher f et le rendre aux embarras
de la société. Car, *à mon retour au
Cap, étant parvenu à obtenir sa grâce, il
n’en fut pas plutôt instruit, qu’il revint
avec toute sa famille, abandonnant ses hut->-
tes, ses femmes,, ses chasses, et Cette entière
possession de soi-même, pour laquelle
je yendrois, moi, par centaines, les plus
beaux empires. ,
Ne sachant pas lire ,• il ine pria de lui faire
lecture de la lettre du colonel 5 et après l’a-,
voir entendue, il m’offrit de m’obliger en
tout ce qui dépendroit de lui. Sans me prévenir
, il donna ordre, qu’on tuât un boeuf
et quelques moutons , pour être distribués
à mes gens. Enfin, ses femmes, toutes Hot-
tentotes, qui, à mon approche, s’étoient
cachées, se montrèrent peu à peu pje le u r
distribuai quelques petits cadeaux, ainsi
qu’aux enfans. J’ai dit ses femmes j car il
en avoit plusieurs $ et en celà il avoit usé
amplement de l’indépèndance que lui don-
noit son genre de vie. Sa horde n’étoit
même composée que de ses femmes, de ses
enfans , et de sept ou huit Hottentots attachés
à son service. J’ai donné au lieu, où
étoit campée cette horde, le nom de Ser*
tajl. Depuis, j ’en ai rencontré, dans ma
route, trois semblables ; mais les sultans
de celles-ci ne ressembloient guère àSchoen-
maker : c’étoient des scélérats dont j ’aurai
occasion de parler dans la, suite.
Depuis mon départ du Namero, je re-
marquois que mes attelages maigrissoient
et dépérissoiéht insensiblement, quoique
cependant je les eusse bien ménagés, et
qu’ils n’eussent commencé à me servir,
qu’après avoir quitté le Kaussi. Mais le pays
n’avoit que des herbes sèches et quelques
arbustes j et cette nourriture, à laquelle ils
n’étoient point accoutumés comme les troupeaux
namaquois, leur étoit contraire.
Schoenmaker s’en étoit apperçu. Lui-même
me, conseilla de quitter au plutôt la contrée
} et il m’offrit, si je voulois lui donner
deux jours pour faire ses arrangemens, de
me conduire avec ses boeufs jusqu’à la
Grande-Rivière. Une pareille proposition
ne pouYoit manquer de m’être agréable.