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s en approcher le lendemain, pour en recorh
noître les nouveaux hôtes.
Le lendemain personne ne parut, et nous
nous vîmes réduits à continuer nos recherches.
Mais de quel côté les diriger P Voilà
ce qui m’embarrassoit. Sûr, au moins,
qu’en quelque endroit qu’elles aboutissent^
elles ne pouvoient que m‘éloigner déplus
en plus de mon camp, je pris le parti d’y
envoyer un de mes gens , avèc ordre d’ajne-
lier au lieu où j ’étois mon chariot et mes
animaux. Outre que le sols’y t;rouvoit moins
urule, la petite source dovoit suffire pour
mes bestiaux; et certes, elle promettoit
d etre plus abondante que le trou qui ayoit
été commencé par mes chiens, et qui déjà,
peut-être, se trouvoit tari. Je donnai donc
expressément l ’ordre d’empêcher, mes bestiaux
de devorer les champs ensemencés.
Pendant *jue 1 on portoit mes ordres a.u
camp, je marchois avec ma troupe vers
la grande chaîne de montagnes, dans l’espoir
qu’élevés là de beaucoup au-dessus
des lieux circonvoisins, nous distinguerions
sans peine où étoient les possesseurs du
kraal abandonné. La route, au reste , n’ée
n A r b. i q u e.
toit pas embarassante. Depuis les cabanes
jusqu’à la eîme la plus haute, elle avoit été
tracée par les pas des pâtres et de leurs
bestiaux. Mon oçil la voyoit circuler sur le
revers des montagnes , se perdre de tems
en tems dans les sinuosités ; puis se remontrant
sur les parties saillantes, aboutir au
plàteau le plus1 élevé.
Dans un autre moment, je me fusse bien
gardé d’entre pendre une marche aussi pénible;
et même dans celui-ci, j ’en sentois
toutes les difficultés. Outre qu’elle alloit,
petit-être inutilement encore , nous coûter
une journée entière de peine, je craignois
que l’épuisement qù nous nous • trouvions
ne nous permit pas d’en supporter l ’extrême
fatigue. D’ailleurs, si la montagne recéloit
en effet des Bosch jesman, n’étoit-ce pas
exposer visiblement ma troupe, que de l’engager
dans ces rochers où ils auroient, pour
l ’attaquer, tant d’avantage. Je ne sentois
que trop bien la force de ces réflexions ;
mais je sentois encore mieux, que nous ne
pouvions échapper à la détresse où nous
nous trouvions, qu’en découvrant des humains
qui pussent nous secourir ; et quand