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dans leur croissance, mais ils ne parviennent
qu’à une grandeur et une grosseur
médiocre. Au contraire, dans le pays où
je suis actuellement, l’espèce des uns et des
autres étoit superbe; et l ’eau, même saumâtre,
comme on ne l ’a que trop vu, y
est fort rare, et son sable aride ne nourrit
que des plantes chétives, une espèce de
gramen , nommé dans ce pays herbe au
Boschjesman. J’étois donc porté naturellement
à penser, que dans les cantons trop
humides la sève est trop acqueuse et manque
de substance nutritive; peut-être aussi la
terre a-t-elle des Veines qui produisent des
sucs différens, plus ou moins nourriciers.
Jusqu’ici j ’avois été fondé à croire qu’un terrain
sablonneux , quel qu’il soit ( celui par
exemple des Namaquois ), devoit produire
des sels pernicieux aux plantes qui y croissent
, et qui nuisent par conséquent aux bestiaux
; et qu’au contraire, le charmant pays
d’Auteniqùoi et la Caffrerie, dont les terres
sont bonnes et bien arrosées, de voient
fournir en abondance tous les sucs favorables
à la vie. Je m’en tiens, sur tout
ceci , au fait, plus certain que des conjectures
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tiires, et laissé, à qui voudra s'en occu- 1
per, le soin de rechercher d’autres causes.
J’observerai seulement que, dartS le' cours
de mes yoyagës, j ’âi généralement remarqué
que les terres trop arrosées , produisoient
des herbes aèldes , que refusent les bestiaux
qui n’y sont pas habitués. Les Colons
nommènt ces terres Sure - Vlakte ( plainô
aigre)*
Avant d’abandonner nos deux éléphans ,
je résolus de faire arracher les défenses de
la femelle. Mes Hottentots me conjuroient
aussi d’enlever les filets des deux animaux.
Cette double opération employa le' reste du
jou r , et nous força de passer la nuit a u v
milieu même de cette immense boucherie.
Les pieds, selon la coutume, les pieds ,
morceàuV friands et rares, forent cuits dans
la braise. Chacun mit la plus grande ardeur
à servir cette cuisine que nous n’avions depuis
Iong-tems flairée. Mets distingués pour
le chef, filets plus Communs pour de plus
affamés, beaucoup de joie et d’appétit de la
part de totts les conviés, des eaux abondantes
et pures , rien ne manquoit à ce souper là-
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