
avec sept boeufs seulement en état de serv
ir , tandis qu’il ipe falloit trois attelages,
entiers ?
La horde étoit trop éloignée de toutë habitation
, pour pouvoir me flatter d’en acheter
quelques-uns dans le voisinage. A la
vérité, j ’avois compté sur le Baster; mais
celui-ci ayant commencé à défricher quelques
terrains' pour y semer les grains qu’exi-
geoit la consommation de sa horde, ses
boeufs lui devenoient nécessaires. Tout ce
que je pus obtenir , & force de prières et
d’instances, ce fut un attelage, « Voyez-
« vous ces hautes montagnes du Garnis, me
« dit-il? là , vous en trouverez autant qu’il
*c voqs en faudra: quant aux moyens de vous
« faire arriver au Garnis, c’est mon affaire.
« Je chargerai mon frère de vous y conte
duire ; il prendra le nombre d’hommes et
« la quantité de boeufs qu’exigeront yos cha-
« riots ; et quand il vous aura mis à portée
'« d.’avoir de nouvelles bêtes, il reviendra
<c ici avec les siennes. »
Cette proposition étpit, dans les circonstances
, ce que je ’ pouvois désirer de plus
favorable. Elle me donnoit les moyens de
reprendre mon voyage. Que pouvoit de plus
pour moi le Baster ? et que pouvois-je lui
demander davantage ? Cependant j’avois
formé un autre* voeu encore j e’étoit de l’emmener
avec moi: J’allois traverser la contrée
des grands Namaquois. Or, je n’igno-
' rois pas qu’il avoit voyagé chez ee-peuple,
qu’il étoit connu dans la plupart, de Jeurs
hordes , qu’il parloit.très-bien leur-langue ,
et que par conséquent il pouvoit m’otre in-
finlmen t utile auprès d’eux. La difficulté
étoit de le déterminer 'à,me^suivre.* Vainement
je l’avois pressfenti plusieurs,foisi sur
cette complaisance ; toujours il ni’avoit paru
y,répugner ; quoique cependant il eut
déj a voyagé aveç M .Gordon, et même avec
le yoyageur anglais, M . Paterson(i). Enfin
, j ’essayai de le gagner par la séduction
de sa soeur, de sa belle-soeur et de §a femme.
-J’intéressai celles- ci à ma demande par
•quelques jolis cadeaux que je leur fis , et
en effet, elles réussirent si bien qu’il n’eut
, plus à. m’objecter que lax crainte d’être ren(
i) Ce dernier a publié une relation, de son voyage,
qui a été traduite en frangois^