
yulsions effroyables que commencèrent à
éprouver mes deux chiens, lorsqu’ils eurent
bu dè 1 eau du bassin. Au reste , si
les colori^ ne se trompent pas, il faut que
la plante change de nature, selon le .climat
et le sol ; puisqu’étant un narcotique
en Afrique , elle est regardée comme un
liydragogue en Europe.
J avois trop a craindre du voisinage
d’une eâu empoisonnée , pour rester là plus
long-tems. Maigre la surveillance extraordinaire
que j ’avois ordonnée, quelqu’un
de mes animaux pouvoit aller y boire. Il
me parut ,donç, .pr>udent de m’en éloigner
au plutôt j. et je continuai nja route.
Nous étions dans le pays des petits Na-
maquois. A deux lieues au-delà du réservoir,
nous apperçumes quelques individus
de cette peuplade * occupés à garder des
troupeaux, mais qui, épouvantés à l’a-s^
pect de ma caravane., prirent la fuite. Je
piquai vers eux pour les rassurer et pour
leur demander quelques • renseignemens j.
car ayant a parcourir un pays inconnu, je
ne pouvois trouver de secours et d’instructions
que dans les hordes qui l'habitoient.
Ils m’apprirent qu’à une lieue plus loin étoit
une horde de leur nation , dans laquelle
viyoit une, femme blanche à qui apparte-
noient les troupeaux qu’ils gàrdoient.
Nous nous rendîmes au lieu indiqué, et
nous trouvâmes effectivement un kraal,
composé d’une vingtaine de huttes. La femme
blanche étoit debout devant la sienne.
Elle-avoit, comme les Namaquoises, un
vêtement de peaux tannées j mais elle ne
portoit point cependant, comme eljes, ni
le kros ni le petit tablier. Pinard , en passant,
l’avoit prévenue de mon arrivée j aussi
fus-je reçu d’elle comme quelqu’un qui est
attendu. Entré dans sa hutte qui n'étoit ni
plus grande ni plus ornée que les autres, elle
me conta que son mari avoit vécu dans
cette horde dont il étoit devenu le chef,
et qu’elle-même , à sa mort, ayant hérité
de son autorité, avoit continué d’y vivre.
Et en effet, au ton dont elle donna ses ordres,
je m’apperçus bientôt qu’elle étoit
dame et maîtresse* Ses enfans n’avoierit ,
comme leur mère, que des peaux pour vêtement
j et sans leurs longs, cheveux, je les
àurois pris, à leur teint rembrqm par le