
fure. Ceux qui pouyoient étaler ce luxe de
parure, étoient aussi fiers que nos petits-
maîtres , lorsqu’ils peuvent secouer une
tête chargée de poudre , de pommade et
d’odeurs; lé. nuyp^kros, ou tabelier de
pudeur des femmes, portaient des rangs
de verroteries qui leurs pendoient jusque
sur les pieds; du reste elles étoient habillées
comme les Hottentotes dont j’ai déjà
parlé. Les nattes étant très-rares dans ce
canton, vu qu’il n’y a point de roseaux,
la plupart des huttes étoient couvertes de
peaux d’animaux , et spécialement des
peaux de mouton et de boeuf.
La contrée des Petits Namaquois n’a
d’autres pluies que des orages ; encore n’est-
il pas rare d’avoir des années où ils manquent
entièrement ; et c’est à ce manque
d’eaux pluviales , qu’il faut attribuer spécialement
son peu de fécondité ; comme
* c’est à sa position topographique, quelle
doit son défaut de pluie. Depuis le Na-
mero jusqu’à la Grande-Rivière qui la termine
, son terrain s’élève peu à peu , | et
les montagnes, au contraire,, s’abaissent
insensiblement. Par-delà la Grande-Rivièr
e , les montagnes s’élèvent, au contraire,
tout à coup , et le terrain redescend jusqu’à
un autre chainon de rochers, situé
plus loin; de sorte qu’elle se trouve enfermée
, comme un bassin, entre les deux
chaînes. D’après cette situation, il est aisé
de voir, que , n’ayant ni forêts , ni hautes
montagnes qui arrêtent les nuages, tous
ceux qui viennent du nord, passent librement
sur e lle , et vont se rendre au Ca-
mis, où elles crèvent et se résolvent en
pluie dans les fonds, en en neige sur les
sommets, qui sont les plus élevés de toute
la partie sud de l’Afrique.
Ces remarques sont d’accord avec les observations
météorologiques. Lorsque la saison
pluvieuse commence pour le Cap et pour
les colonies, jamais de ce côté on ne voit les
pluies s’étendre par-delà le trentième degré,
c’est-à-dire, par-delà le Camis. Si
alors on est au pied de ces montagnes ,
du côté sud, on y éprouve une mousson
régulière; mais si on se transporte plus
lo in , tout change alors, et l’on n’y voit plus
une goûte de pluie. Moi-même, pendant
mon séjour dans ce pays des petits Nama