
chasser aux éléphans chez le? grands Nain
a quois* Serrurier, successeur de mon ami
Boers dans Remploi de fiscal, ¿voit espéré
qu’il me rencontreroit, soit dans la route,
soit chez ce peuple} et, dans cet espoir,
il l ’avoit chargé pour moi d’un paquet et
d’une lettre.
Le paquet venoit de Hollande, et il m’é-
toit envoyé par Temminck, q u i, curieux
d’àvoir dans sa collection un calao, d’une
espèce particulière, me, prioit de le lui
procurer} ajoutant que cet oiseau se trôu-
voit en Afrique, et me le désignant par
un bec qu’il m’envoyoit. Temminck ne se
trompoit pas» Le cálao dont il me par-
loit est réellement un oiseau africain. On
le voit même assez fréquemment'à la côte
de l’est} mais il est si farouche, si méfiant
, si difficile à approcher, qu’il será
nécessairement toujours très-rare dans lesT
cabinets. Pendant tout mon premier voyage,
je n’avois été qu’une seule fois à portée
d’en tirer un j c’étôit dansle pays d’Au-
teniquoi ; et comme si j’eusse prévu le voeu
de mon ami, je m’étois hâté de lui en faire
l ’hommage et de le lui envoyer par Eoera.
Le
Le désir qu’il me témoignoitd’en avoir un
mettoit pour moi un prix infini à celui que
je lui avois fait passer} et je sentois quel-
qne plaisir à penser qu’au moment où je
recevois sa demande , il recevoit peut-être
l ’oiseau qu’il désiroit.
Les nouvelles que me donnoient, et sur
la Hollande, Temminck, et sur le Gap, Ser-‘
rurier, m’étoient, dans les circonstances
présentes , infiniment agréables } mais
j ’eusse désiré les recevoir par une autre
voie que celle de Pinard. La rencontre de
cet homme me sembloit de mauvais augure;
je m alarmois de le voir dans mon voisinage
} et mes craintes , comme on le
verra, ne se trouvèrent que trop bien fondés.
Quoiqu’il eut suivi une autre toute que
moi, son voyage n’avoitpas été plus heureux
que le mien, et il venoit d’éprouver, comme
moi, le fléau de la sécheresse et la de disette
des fourrages $ mais comme il n’avoit
qu une voiture et peu de monde, il s’en
etoit mieux tiré. Il me fallût entendre le
prolixe et interminable récit de ses prouesses,
dont je fais grâce au lecteur, car ja-
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