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défaut de sang, le malade avalent copieusement
de l ’e a u -d e -v ie . Pinard l ’avoit
assuré que cette boisson seule lp guériroit.
Pour moi, qui m’étois. imaginé qu’après
son accident il alloit, pour le reste de ses
jou r|^ |)ç^ ^ d rô l ’ea.u-de-vie en liorreur,
î et°is .^tpnne de le .voir se livrer à cette
intempérance effroyable> Mais je fermois
les yeux sur ces excès et le regardois comme
un de ces malades.abandonnés, à qui l ’on
permet tout, parce qu’on désespère de leur
vie.
Qui croiroit que ce régime affreux opéra
la guérison du malade, du moins il «0
lui fut pas nuisible. On raisonnera tant que
1 on voudra sur cpttq oprf mfr^ÇhîeH^e j ner*
tamement, malgré le succès:- d ^ t je l’ai
yu sui^.» je n ’anrai gardp de le conseiller
en parpil easj m ^ s p i t qjie l ’eau-$ de,-vie
î ait opérée » soit qu’q n nq(dcivoi;attrifen^'
qu’a l a s e u l e nature que qe.,soit l ’é-r
nergie des forces vitales qui ait ppnsolidé
chez le malade, et ressoudé en quelque
sorte, ses qs fractures j| .j e dois assurer jffij
que sans pansement, sans appareil,
aucuh ménagement, /mon vieil ivppgnp sq
;s s- A î j i q u ï .' o3
trouva entièrement gu é r i, et. que, six semaines
après son accident, il reprit ses fonctions
, sans que depuis il ait ressenti la
moindre douleur.
Le chemin que nous avions fait depuis la
Rivière-Verte me rapprocha du Namero ;
et déjà nous nous trouvions près des montagnes
du Garnis, qui se présentoient majestueusement
à l’est du pays où le Baster
m’avoit annoncé que je pourrais trouver à
me fournir les attelages qui m’étoient nécessaires.
J’étois empressé d’y arriver. Mais
ayant trouvé dans notre route une source
charmante , nommée Oog-Fontyn ( Fontaine
de l’oeil ) , dont les eaux abondantes ,
douces et limpides, nous annonçoient une
station agréable, les deux frères , séduits
par la fraîcheur du lieu , me proposèrent
d’y camper j et, malgré mon impatience ,
je cédai à leur désir. Vers le soir, quelques
Hottentots du voisinage étant venus
puiser de l’eau à la fontaine, ils parurent
frappés de l’excessive fatigue où se trou-
voient nos boeufs, et ils m’annoncèrent que
jamais des animaux aussi affoiblis ne pourvoient
mener mes voitures sur la cîme du