
V o y a g e
une provision d appareil, que je réservois
pour lès grandes occasions. Je comptais
m’attirer de grands remerèîmens en la pré'
sentant à ces hommes demi-sauvages ; mais
j avois bien mal calculé! Ils trouvèrent les
liqueurs trop douces et lesrebutèrent. Quant
aux darnes, après les avoir goûtées toutes,
et assez largement y des unes après les autres,
elles leur donnèrent, à la vérité, la
préférence sur les mauvaises eaux-de-vie
du;. Gap ; mais elles décidèrent, comme les
hommes, à l’unanimité, que les recettes
et’ les fabriques de la darne Anfbux ne va-
baient rien pour la colonie. *
— ■Ces-gosiers robustes;;- • accoutumés depuis
quelques jours, à une boisson âcre *et
brûlante , se trouvèrent affadis, par une
boisson liquoreuse et sucrée. Les baveuses
se plaignirent de maux de coeur ;’ et ce fut
alors qu elles maudirent; «bien .sincèrement
les liqueurs des flacons. Pour moi, qui, avec
l ’intention de régaler d’une manière distinguée
cette bonne compagnie, n’avois
réussi qu à faire des mécontens ét des Malades
, î j etois très-fâché de voir la dernière
journée de mon sej'our se terminer, par un
pareil dénouement. Ainsi j ’allois perdre en
un instant tout le fruit de mes trois jours
de musique. Heureusement j ’aypis , parmi
mes provision^, des citrons du Piquet-berg
et d’excellente eau-de-vie de France. Je
m’avisai de faire du punch un peu roicle ;
il fut trouvé divin. La gaieté reparut, les
maux de coeur -se dissipèrent, qt cette journée
» se termina, cqmm® plie avoit commencée,
par une allégresse universelle. Dès
lopg-terns 0x1 n’oubliera au Namero Paterson
et spn vin de . mm. r\Bï.or.r‘jdîxe aux ; m.uaüivsu l o>. n-Ma- t,ems
aussi 1 on y parlera , je crois, et de, ma
musique, et de ma danse, et de mon punch
à la diable, „ j i .^ w .1 , rr ’ ' ■}
; jlneme m an quoit plus, pour partir content
ej m’applaudir de mon séjour dans ces montagnes
, que d’achever de réconcilier Klaas
Baster avec sa. famille. Plusieurs fois dé j a
je px’étois hasardé à parler de lui à quelques
uns d’entre eu£, et ils m’avoientrparu
assez bien disposé^. La continuité de^plair
sirs sembloit avoir éteint les haines. Son
frère lui-même, pendant tout notre voyage
du Camis, avoit vécu avec lui en bonne
intelligence. D’ailleuKi, j ’espérais, beaucoup