
la jambe dégarnie de plumes comme les oiseaux
de rivage.. Du reste, je renvoie à
mon Ornithologiet où j ’entrerai dans de
plus grands détails au sujet du sécretaire.
Ces détails sur un oiseau très-intéressant
justifieront suffisamment, je pense, les motifs
qui me déterminèrent à donner son nom
a la source près de laquelle nous étions
venus camper. Nous y passâmes la nuit.
Le lendemain, quatre Sauvages s’en étant
approchés pour boire, et ayant reconnu
mes guides qui étoient de leur .connoissan-
c e , ils m’invitèrent à venir à leur borde,
distante au plus, disoient-ils., d’une demi-
journee de marche. Je l ’acceptai y,et après
avoir envoyé en avant deux d’entre eux
avec Klaas Baster, pour prévenir de mon
arrivée, je me mis en chemin } mais la
plaine étoit si pénible, que nous ne pûmes
nous y rendre qu’en huit heures de marche.
A mdn approche, le ch e f, vieillard respectable
, vint au-devant de moi j accompagné
, selon la coutume, d’une partie de
sa horde. Après le compliment d’étiquette,
il me fit présent de deux moutons pour ma
e n A f r i q u e .
troupe ; et tandis quelle les apprêtoit, j ’allai
visiter le kraal. A chaque hutte où je
ine présentons, j ’attendois dire, tabacana.
maté (donnez-moi du tabac). Moi, je re-
pondois, Deip maté (donnez-moi du lait) ;
et en effet, j’étois si altéré de la route,
qu’en ce moment j ’eusse préféré une jatte
de lait à un présent de dix boeufs. Ma
demande fut accueillie avec empressement;
On conduisit à ma tente plusieurs vaches ,
que je fis traire en ma présence, et je m’a-
breuvois délicieusement d’une liqueur saine,’
et douce , qui souvent me tiendrait lieu
de toute autre nourriture.
Le vieillard ne m’avait pas quitté un seul
instant, et j ’avois mis sa présence à profit,
le faisant interroger sur tout ce qu’il m’in-
téressoit de savoir sur la contrée. Lui, profitant
également de l ’occasion , me parla
d’un chagrin qu’il avoit. Il étoit peu éloigné
de la rivière. Les hippopotames y four-
milloient; et ses compagnons et lui eussent
bien voulu s’en procurer de teins en tems
quelques-uns pour leur nourriture ; mais,
quoiqu’ils eussent creusé des fosses et te«du
des pièges le long du rivage} cependant,