
deurs du soleil. Si Sparmann s’est rejoui
quelquefois de l ’abri que lui offroit le mimosa
, assurément c’est qu’il n’est pas difficile
et que dans certaines circonstances
on se contente de peu. Pour moi, j ’ai déjà
d it , et je le répète, que l’ombre de cet
arbre-est si claire qu’elle noircit à peine le
lieu où elle porte y et l ’on conviendra de la
Vérité de cette assertion, si l ’on songe à
son nom qui, le rangeant dans la classe
des mimes ou des sensitives, annonce des
feuilles clair-semëes et fort petites: Je dois
à la fleur et à l ’écorce du mimosa nombre
d ’insectes curieux; mais je n’ai-point vu
qu’il dopnât tant d’ortibré, à moins qu’i l
n’y en ait plusieurs entassés les uns près
des autres. 1 . .. .
Au reste, si je me suis permis ces remarques,
c ’est parce qu’un voyageur ne doit
rien taire de ce q u i, dans les sciences,
peut donner lieu à une erreur. Je sais ce
que méritent d’égards deux naturalistes
aussi estimables que Paterson et Sparmann;
mais leur réputation même fait naître le
devoir de les combattre: plus ils sont dignes
d’estime, plus il est à craindre que
par
* w A f r i q u e . 2$y
par trop de confiance on ne se trompe avec
eux ; au reste , ceci n’est peut-être qu’une
faute-de traducteur.
Bernfry venoit souvent de sa horde me
fendre visite dans mon camp et me donner
des nouvelles de mon troupeau. Mais rarement
il y venoit sans amener avec lui quelques
unes de ses femmes. Il en avoit beaucoup
, et éiitre autres de Grandes Nama-
quoises fort jolies, et même des filles des
Bosobjesman plus agréables encore que
les Namaquoises en ce qu’elles sont moins
noires.
Klaas Baster, voulant mettre à profit le
séjour que j ’étois obligé de faire sur la
Grande-Rivière, fît avec Bernfry des arran-
gemens, et lui loua, pour son propre compt
e , deux de ses femmes. Il est vrai que
j ’entrois pour quelque chose dans ce marche,
et que le Baster, empressé de me
montrer de l ’attachement et de reparer sa
faute-, vint me présenter les deux beautés
et m offrir le choix entre elles. Il jugeoit
mal de mes besoins, et bien plus mal de
mes désirs. Le lecteur ne veut pas de mes
confidences : que j ’aurois à ce sujet de jo-
Tome I I . R