
coup de dënt. Ce double aceident m’en fît
craindre quelque autre plus fâcheux encore.
Je rappellai tout mon monde j et au
grand regret des Namaquois ; je terminai
une chasse, que tout annonqoit devoir être
plus abondante , mais qui ne. pouvoit plus
sè continuer sans de très-grands périls.
Le reste de la journée et une partie de
la matinée du lendemain furent employés
à dépecer et à charger sur nos boeufs les
deux animaux tués. L ’odeur qu’ils exha-
loient, portée au loin par les vents , attira,
dans le lie u , des nuées de vautours et de
milans, qui nous suivirent même pendant
long-tems , en planant sur nos têtes.
Les vautours me paroissoient d’une, espèce
nouvelle et inconnue. Mais vainement
j’essayai d’en tirer quelques-uns j ils
se tinrent toujours hors de portée , et le
bruit du fusil ne fît que lès éloigriar sans
retour.
Ce fut avèc une grande allégresse qu’on
nous vît arriver dans la horde; Mais la
joie n’ent plus de bornes, quand on su t,
qu’à l ’exception de quelques morceaux que
je réservai pour mes gèns, j ’abandonnois
au Kraal les deux animaux en entier. Le
chef, pour me témoigner, au nom de tous,
sa reconnoissance, me pria d’accepter un
boeuf. gras,.
Je le remerciai. Mais voyant que mon
refus le , mortifioit, je le priai de me donner
en échange deux moutons ; parce que,
dans un moment de détresse, ils pouvoient
en route nous servir de nourriture.. De
mon côté, avant de le quitter , je lui fis
présent d’un couteau, et je distribuai quelques
verroteries aux femmes,
Pour arriver au canton où l’on me dit
que nous trouverions certainement les gi-
raffes, il me falloit traverser une autre
horde, située à quelques lieues de la sienne.
Je lui demandai de rue donner des guides
qui m’y conduisissent, et sur-tout, de
m’y faire annoncer par quelques - uns de
ses hommes. Telle étoit ma coutume quand
je quittois une horde. Je me fâisois recommander
à celle dans, laquelle j ’allois passer;
et toujours je me suis applaudi de cè procédé.
Lorsque > avec si peu de moyens qu’en
ont les Sauvages pour se garantir de la rapacité
des curieux et des mëchans, il leur