
SÉl# V O r A G K
trouvai que la plaine où nous nous campions
etoit élevée au-dessUS dtf niveau de
la mer au, moins dë trois mille pieds :
Le lendemain, la lumière du jour me
permit de Vôir la longue et aride plaine ou
nous, étions. Je fus glacé d’effroi, en mesurant
de l’oeil cet espace immense que
nous avions à traverser. Tout étoit sable et
• Cailloux:-1 A peine, de loin en loin, apper-
cevoit-on quelques petits1 aloès dicliotomes
epars, et Une infinité de touffes énormes
d’euphorbe.D’espace en espace, cette merde
sable eloit hérissée de monticules peu élevés j
mais ces tertres dïrninu oient de hauteur ,
Ù mesuré qu ils s’avançoient vers lè nord :
l'on eut dit que la1 terre finissoit à l’horison.
Plus ce désert étoif désolant, plus il fal-
lôit s’emprésser* d’en sortir. Nous dirigeâmes
notre marche vers un petit groupe de
collines qui ,* vu de loin, nié parut ressem-
bler a celui de la Baie-Falsô, qu’on nomme
Lèvre pendante, et qu’à raison de cette
ressemblance j ’appelîai dê même. Je me
fkttôis d’y trouver quelque Cavité ou bassin
qui contiendroit de l’eau pour mes bestiaux
pet mon espéranôe me seinbloit d’au-
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tant mieux fondée que je vis quatre hommes
qui en desceüdoient.'Pour me faire
en tendre et remarquer d’eux, je tirai un
coup de fusil. MoU dessein, si la roche
n’àvoit point d’eau, étoit de leur deman- \
der ofi je pourrais eh trouver. Je ne poute
pas qusils ne m’eussent àpperçu, mais ils
disparurent tout à coup , ‘ëf, vainement j allai.,
âvéc’dùelqUes-uns de mes gens, a îéiir
recherche'/imitilemen.t nous les appellames
par nos. cris 5 nous, ne pûmes ni les détermi-
hèr a Se montrer,ni découvrir ou ils s’ëtoient
cachés, éV
Ma situation, au milieu de ce désert aride,
devenoit très-inqiiiétànté. Je consultai
Schoen 111 ak er, qùi, par Ta conn oissan ce
particulière. qu’il avoit du pays , pouvoit
seul" më tirérd’embarras. Il m’’annonça qu il
y avoit une .fontaine a quatre lieues .plus
loin j mais qn’il lui sefoit difficile «Té , ta
trouver, ïa plaine n’ayant ni bois, ni autres
objets pareils qui pussen.t lui servir
de rénseignemens ; je n’avois donc guère”à.
compter que .sur un hasard heureux. Cependant,
en feurétant les. divers monticules
que" nous allions rencontrer,J il étoit