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18G VOYAGE AU POLE SUD,
espèce est la moins comme On n ’a rien dit des
traits des Patagons, mais on s’accorde à reconnaître
que leur constitution ne présente aucune analogie
avec celle des autres espèces du Nouveau-Monde. »
AI. Desmoulins caractérise de même cette race qui
fait partie de son espèce américaine : « Constitution
sans analogie avec celle d ’aucune des espèces précédentes,
qu’ils surpassent aussi sous tous les rapports
moraux et intellectuels. » — Enfin, nous avons déjà
dit que AI. Gerdy regardait les Patagons comme une
race blanche, analogue à la race celtique.
Tous ces e rreu rs n ’ont rien qui doive su rprendre ;
c’est qu’en effet, dans l’histoire des voyages, jamais
aucune question ne fut environnée de plus de vagué
et d ’incertitude, ne donna lieu à plus de controverses
et de discussions que celle des Patagons. Des livres ont
été écrits pour prouver l’existence de ces prétendus
géants. Ils ont été réfutés pa r d ’autres, qui ne voyaient
dans les habitants du détroit de Magellan que des
hommes d ’une taille o rd in a i r e , et ce qu’il y a de
singulier, c’est que les uns et les autres citaient à
l’appui de leurs opinions les récits des différents
navigateurs.
Aujourd’hui que le détroit de Magellan est fréquenté
par des bâtiments de toutes les n a tio n s , que des
observateurs instruits ont examiné avec soin les habitants
de celte partie de l’Amérique, la vérité est
complètement connue, et il devient facile d ’expliquer
les contradictions des premiers navigateurs.
Deux variétés d ’une même race d ’hommes h a h i-
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ANTHROPOLOGIE. 187
lent le détroit de Magellan. L’une présente des h om mes
de grande taille, ce sont les Patagons; l ’autre
des hommes d’une stature u n peu moins élevée, ce
sont les Pécherais.
Les premiers navigateurs n ’ont point fait cette
distinction entre les deux p euple s , et cela était difficile
en effet ; car alors, les Patagons ne possédant
point de chevaux, leurs moeurs et leurs coutumes
étaient à peu près les mêmes que celles des Pécherais.
Comme e u x , ils se servaient de canots, de l’arc et
des flèches. Il était donc tout simple que les navigateurs
ne vissent dans les mêmes lieux qu’une même
race d ’hommes (des Indiens) ayant les mêmes moeurs ,
les mêmes habitudes.
Mais, environ deux siècles plus ta rd , la distinction
était devenue plus facile. Les Patagons, possédant
de nombreux troupeaux de chevaux, étendaient leurs
chasses des Pampas au détroit de Alagellan. Ils avaient
abandonné l’arc et les flèches fragiles des Pécherais,
pour des armes plus en rapport avec leur nouvelle
condition, c’est-à-dire \esholas ou des Gauchos,
les sabres et les couteaux espagnols; et lorsqu’ils
venaient au détroit de Magellan, c’était seulement
dans sa partie orientale , où se trouvent de vastes
plaines couvertes de pâturages qui nourrissent de
nombreux troupeaux de guanaques.
Les tribus misérables des Pécherais, au contraire,
continuaient d ’être reléguées dans la partie occidentale
du d é t r o i t , pays montagneux et couvert de forêts.
L à , ils trouvaient dans les nombreuses baies
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