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On voit, d ’après ce qui précède, que le principe de
la fixité et de la persistance de l’espèce, admis pa r
Buffon et par Cuvier, n ’est nullement en opposition
avec la théorie de Pallas tonchanl les animaux domestiques.
Ce dernier, loin de mettre en doute cette
immulabililé de l’espèce, dans son discours même sur
les variations des animaux domestiques, p ren d soin
lui-même de f établir et de la proclamer. « La grande
difficulté, dit-il, qu’on a de produire avec toute l’industrie
humaine des espèces différentes, l’impossibilité
confirmée pa r le fait de pe rpé tuer ces métis
comme espèces ou races distinctes, soit à cause de
leu r infécondité absolue on relative, soit a cause de la
dégénéralion répressive à laquelle leur issue est sujette,
lorsque ces mélis demandent pour être fécondés
f aide d ’une de leur tiges primitives, tout cela
fait entrevoir toutes ces espèces que la nature affecte
cle ren d re ressemblantes, ou qui forment la connexion
des genres, comme primilives, projetées dans le pre mie
r plan de la création et destinées pour former cet
enchaînement des êtres, que nous admirons sans
pouvoir en ren d re r a i s o n '. »
D’un antre côté, tandis que Pallas reconnaît ainsi
la persistance de l’espèce, Cuvier lui-même n ’hésite
pas à reconnaître comme résultant de plusieurs espèces
, quelques-uns de nos animaux domestiques,
ainsi que nous le verrons plus loin.
1 Mémoire sur les var iations des animaux domestiques; Mémoires de
VAcadémie de Sainf-Pétershourq, année 1780, p. 75.
Nous devons dire cependant que nous n ’adoptons
des idées de Pallas que ce qui est démontré par l’expérience,
n ’attachant pas une importance égale à
celles qui ne reposent que sur des hypothèses ; ainsi
il ne nous est pas démontré que des espèces de
chiens se soient accouplées avec le ren a rd , f isatis,
f hyène, etc.
« Tous les individus d ’une même espèce, ditM. Flou-
ren s , peuvent s’unir, et leu r union est d ’une fécondité
continue ; toutes les espèces d’u n même genre
peuvent s’unir aussi, mais lenr union n ’est que d’une
fécondité borné e ... Le caractère positif du genre est
donc la production de mulets, c est-à-dire d individus
h fécondité bornée.
« L’union croisée du loup et du cbien, de l’âne et
du cheval, du lion et du tigre, du bouc et de la brebis,
du bélier et de la chèvre, etc., donne des mulets.
Le loup et le chien, l’âne et le cheval, le lion et le
tigre, le bouc et le bélier sont donc du même
genre.
« Le chien et le re n a rd , au contraire, sont de genres
différents, car ils ne s’unissent point, c ar ils ne produisent
point ensemble.
« Le caractère de l’espèce est la fécondité contin
u e ... Le caractère du genre est la fécondité b o r -
nec
Cela est rigoureusement vrai en principe, mais cependant
d’une applicalion difficile.
^ De r in s t in c t et de l ’intelligence des animaux, p. 119.