remarques des p remiers navigateurs su r les Pécherais.
Ces n a tu re ls, hab itan t constamment les rives du
d é tro it, qu’ils sillonnent en tous sens à l’aide de leurs
canots d ’é c o rc e , et où seulement ils peuvent tro u ver
les coquillages et les poissons, base de leur n o u rritu
re , ont été vus p a r la p lu p a rt des navires qui Font
trav e rsé ; aussi, nous possédons de nombreuses descriptions
qui toutes coïncident parfa itemen t e t nous
a id e ro n t h é claircir l’h isto ire de ces peuplades.
C’est su rto u t dans la p a rtie occidentale du détroit
q u ’ils o n t été ren co n tré s, su r les îles ou su r les rives
boisées.
Aux navigateurs do n t nous avons déjà cité les
descriptions, nous ajouterons Bouga inville, qui vit
leu rs cabanes de b ran ch ag e s à la baie qui porte son
nom, et quelques jo u rs ap rès, au p o rt C a llan d , où
deux pirogues v in ren t au p rè s de son navire . Voici la
description q u ’il en fait : « Ces sauvages sont petits,
vilains, m aig res... Ils sont presque n u s, n ’ayant p o u r
v êtement que de mauvaises pe au x de loups marins,
tro p petites p o u r les e n v e lo p p e r, peaux qui servent
également de toits à leu rs cabanes et de voiles à leu rs
pirogues ; ils o nt aussi quelques peaux de guanaques,
mais en petite q u an tité . Leurs femmes sont h id eu ses.
— Ils possèdent quelques chiens, des arcs et des
flèches garnies de p ie rre ; ils o n t p a rm i eux des espèces
de so rc ie rs ou jongleurs ; ils se peignent le visage
de p e in tu re s rouge et blanche *. »
* Voyage de Bougainville-
Bougainville est le p rem ie rq u i désigne ces sauvages
sous le nom de Pécherais, mot qu’ils faisaient souvent
en ten d re et qui était p ro b ab lem en t une demande.
Deux ans av an t l u i , le capitaine Byron avait
aussi vu les Pécherais, q u ’il dépeint m isé ra b le s, à
peine couverts d ’im lambeau de peau, armés d ’arcs
et de flèches, et possédant quelques pirogues d ’écorce
d ’a rb re nouée aux deux extrémités, ou formées de
quelques planches cousues ensemble.
Cook * v it les Pé ch erais su r u n au tre point de îa
Terre de Feu , la p rem iè re fois à la baie du Bo n -
Succès et la seconde à la baie de Noël avec F o rste r ".
Ils ne pa ra issen t point différer de ceux du détro it.
Wallis les ren c o n tra à la baie Elisabeth®.
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1 « Les habitants de la Terre de Feu ont une couleur approchant de la
rouille de fer mêlée, avec de Fhuile ; ils ont de longs cheveux noirs. Les
hommes sont gros et mal faits; ils se peignent le visage en blanc, rouge
et noir. Leur nourriture consiste en coquillages ; ils possèdent des arcs et
des flèches très-bien faites et garnies d’une pointe de verre ou de silex. »
(1" voyage de Cook.)
■ï (( C’est une race courte, trapue; elle a la tête large, le teint d’un brun
jaunâtre, les traits grossiers, le visage, étendu, les os des joues élevés et
proéminents, le nez plat, les narines et la bouche grandes, la physionomie
sans expression, les cheveux noirs et lisses, qui pendent autour de la
tête d’une manière choquante, une barbe peu fournie et courte, tout le
haut du corps annonçant la force, les épaules et la poitrine larges, le
ventre étroit, point proéminent et le scrotum très-long, les cuisses minces
et maigres, les jambes pliées, les genoux larges et la pointe des pieds
tournée en dedans ; ces pieds ne sont point proportionnés aux parties
supérieures. Ils sont absolument nus, et ils ne portent qu’un petit morceau
(le peau de phoque sur leur dos ; les femmes ont à peu près les
mêmes traits, le même teint et les mêmes formes. La physionomie de tous
annonce la misère ; ils paraissent bons, pacifiques et hospitaliers, mais
leur stupidité est extrême. (Forster, p. 227.)
3 (t Ces Américains étaient couverts de peaux de veaux marins, et