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d ’ailleurs, s ’opposent à la perpétuation de cette race.
Maintenant, si un mulàlre s’allie à un Européen,
évidemment le produit tiendra davantage de ce dernier.
Il sera composé de trois parties de sang e u ro péen
et d ’une partie seulement de sang nègre. Ce
nouveau métis aura presque les traits d ’un Européen,
mais la peau sera légèi’emenl basanée, les lèvres et
les muqueuses seront violâtres, etc.
La proportion inverse aura lieu dans l’union du
mulàlre avec le nègre.
En g én é ra l, dans l’imion successive des produits
avec les deux espèces mères, les mélanges se feront
suivant le même mode et dans la même proportion.
Les différentes nations ont donné à ces mélanges à
divers degrés les noms de caqs , de te rc e ro n s , q u a r terons;
mais tous ces mélis à différents degrés, s’alliant
entre eux ou avec les souches primitives, il devient
alors impossible de préciser leur filiation.
La plupart des auteurs répè tent, d ’après les voyageurs,
q u ’à la quatrième ou cinquième génération, il
est impossible de distinguer ces métis des Européens
ou des nègres. Ils se seraient fondus, pour ainsi dire,
dans l’une ou l’autre des deux espèces mères, et il
deviendrait impossible de reconnaître le mélange de
sang étranger.
On conçoit, en effet, qu’à fa sp e c t d’une de ces
créoles de la quatrième ou cinquième génération
dans tout l’éclat de leur beauté eiiropéemie, au teint
blanc, rosé, aux cheveux noirs, le voyageur ne puisse
soupçonner la plus faible trace de sang nègre.
II
Mais pour l’observateur accoutumé à rechercher
les plus petits délails, divers indices viennent bientôt
trahir le mélange oi’iginel.
Des ongles légèrement bistrés, des cheveux souvent
ondulés, des incisives larges, une sueur dont l’odeur
est beaucoup trop fo n e p our un Européen,
enfin, ce grasseyement dont les nègres ne peuvent ja mais
s’affranchir, et qui tient à l’organisation de l’appareil
vocal. Tels sont quelques-uns des signes qui
feront toujours reconnaître les métis à robsei’vateur
attentif, même dans des générations plus éloignées *.
Cela, du reste, n ’échappe point aux colons, aux habitants
du pays. Les Français ont nommé ces métis
quinterons et les Espagnols puchueîas.
Ces signes diminuent et s’effacent de plus en pîus
à la suite des générations continuées avec les espèces
mères. Cependant les traces de sang nègre, quoique
non appréciables à nos sens, n ’en existent pas moins;
il est masqué, ponr ainsi dire, par une plus grande
quantité de sang européen, mais il n ’est point anéanti,
il se divise seulement à l’infini et devient inappréciable.
Ainsi, lorsqu’on jette dans une petite quantité
d’eau une goutte d’encre, la blancheur du liquide
sera troublée, prendra une teinte grise, mais ajoutez
quelques quantités d ’eau, toute trace de i’enere disparaîtra
bientôt complètement ; elle existe cependant
^ Il paraît que chez les mulâtres à dilTércnls degrés les parücs génitales
présentent une couleur plus foncée que dans le reste du corps.
(Virey, Hi st . natur , du genre humain. )