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240 VOYAGE AU POLE SUD.
et gaie, et leu rs yeux sont pleins, vifs et étincelants.
Elles o n t le visage plus ro n d qu’ovale. Le corps, a u -
dessus de la c e in tu re , est bien p ro p o rtio n n é ; les conto
u rs ont u n charme et u n e grâce inexprimables. La
p lu p art des chefs ressemb len t à des athlètes p a r la
taille ; mais on leu r rem a rq u e toujours quelque chose
d ’efféminé. Le bas peuple est aussi communément
bien taillé, mais il est plus actif, et ses membres e t
ses jo in tu re s ont plus de souplesse. En gén éral, la
taille des chefs est h a u te ; j ’en ai vu plusieurs de six
pieds trois pouces, et u n de six pieds q u a tre pouces
(mesure anglaise). Les femmes sont d’une petite taille* »
«Les mêmes tra its physiques, dit M. Aloërenhout,
distinguent tous les in su laires, depuis l’île de Pâques
ju sq u ’à la Nouvelle-Zélande, ju sq u ’au x îles des Amis
et de Sandwich. Un te in t olivâtre tira n t su r le b ru n ,
mais non pas cu iv ré , v a rian t p eu dans les différentes
îles, u n e sta tu re élevée et beaucoup au -d e ssu s de la
taille moyenne, des mem b res n e rv eu x et parfaitement
dessinés, u n fro n t élevé, la contenance ouverte,
les yeux n o irs, g ran d s, vifs e t pleins d’expression, le
nez trè s -p e u ap la ti, la bouche trè s -b e lle , quoique
les lèvres soient g én éralemen t plus grosses que celles
de la race blanche, la d en tu re superbe, la face ovale
e t d o n t l’angle égale souvent celui des blancs et s’en
approche tou jo u rs, les cheveux n o irs e t frisan t à la rges
boucles »
t Forster, Observations faites pendant le deuxième voyage de Cook,
page 208.
2 Moërenhout, t. II, page 248
ANTHKOPOLOGIE. 241
Le missionnaire Ellis les dépeint ainsi :
« Leurs cheveux sont d 'u n n o ir b r i lla n t, ou d ’un
b ru n fo n c é , d ro its , souvent soyeux et bouclés. La
co u leu r dominante est un b ru n olive, bronzé ou ro u geâtre.
Il y a, du re ste , de trè s -g ra n d e s variations
dans le te in t des h ab itan ts d ’une même île. Les h ab ita
n ts de Manaia, de Manglaa, e tc ., ne sont pas plus
foncés que les h ab itan ts de quelques p a rtie s de l’E u ro
p e méridionale *. »
A ces différentes descriptions des Polynésiens,
nous a jo u tero n s celle q u ’en font Quoy et Gaimard :
« Depuis le climat tempéré de la Nouvelle-Zélande
ju sq u ’à Tikopia et aux îles Carolines, où ii fait une
ch aleu r b rû lan te , p a rto u t ce sont les mêmes hommes :
g ra n d s , ro b u ste s, à physionomie o u v erte et do n t les
tra its ne d éplaisent point ; il n ’est même pas ra re de
re n c o n tre r de belles figures p a rm i eux. On s'accoutum
e facilement à la vue de ces hommes nus de couleu
r jau n e cuivrée, parce q u ’ils p ré sen ten t de belles
p ro p o rtio n s ... Leurs longs cheveux noirs e t ondulés,
q u ’ils laissent flotter su r leu rs épaules en boucles
élégantes, ne co n trib u en t pas p eu à le u r don n er u n
agréable aspect ". »
La plu p art des au teu rs reconnaissent tro is races
distinctes chez les Polynésiens; ce sont, in dépend
am m en t de ces d e rn ie rs, les Carolins ou Alicroné-
siens et les Malais ; mais, en lisan t ces différents au teu
rs, il est facile de se co n v ain cre, q u ’en établissant
1 Ellis, Polynesian researches, t. II, page '13.
2 Quoy et Gaimard , Zoologie du voyage de VAstrolabe, t. I", p. 47.
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