lives à rh om m e ; to u te s , au contra ire , doivent se
prê te r un mutuel appui, et sont réunies par un lien
coin mun.
Mais, avons-nous dit, ranibropologie est encore à
son berceau. Les bases même, les [irincipes fondamentaux
en sont remplis de vague et d ’obscurité, et
lorsque l’on consulte les différents auteurs qui ont
écrit sur ce sujet, on ne rencontre que doutes et contradictions.
Les causes du peu de progrès qu’a faits cette science
tiennent ii ce que l’observation directe a manqué aux
savants, dont le génie synthétique, en réimissanl les
divérs matériaux recueillis par les observateurs, fixe
les limites de la science et dé te rmine son véritable
domaine.
On peut dire qu’il n ’existe point de collections ou
musées anthropologiques. Ce sont* de semblables
moyens qui ont si puissamment contribué aux rapides
progrès des autres branches de la zoologie.
Les savants n ’ont donc eu, pour créer des systèmes
et établir des classifications, d’autre s m atériaux
que les descriptions faites par les voyageurs, souvent
dans un but purement pittoresque et, la plupart du
temps, incomplètes; enfin, des dessins et des figures
en général imparfaites, toutes choses insuffisantes, et
souvent sources d ’erreurs .
Quoiqu’une p a rt assez considérable ait été faite
dans la publication de ce voyage à l’anthropologie,
et que l’un de nos collègues ait mission toute spéciale
de traiter les questions qui s’y rattachent ; nous avons
pensé que, dans une science aussi peu avancée, on ne
pouvait trop accumuler les matériaux. Les observations
à faire sont si nombreuses que, souvent, les r e marques
de l’un échappent h l’autre . Nous avons
donc pensé, M. le doc teurHombron et moi, qu’il était
utile de donner séparément le résultat de nos observations
particulières, obéissant en cela au désir de
notre infortuné Comman d an t, si compétent en pa reille
matière, et qui, s’il eût vécu, eût lui-même publié
ses propres observations qui eussent sans doute
jetlé sur l’ethnologie une nouvelle lumière.
Avant de donner mes observations sur les peuples
de rOcéanie, je me hasarderai à dii-e quelques mots
su r les questions fondamentales de l anthropologie,
problèmes très-difficiles, qui divisent eiicoie les a n -
thropologisles et dont la solution fixera quelque jo u r
les véritables hases de la science.
Je ne me dissimule pas qu’il y ait quelque témérité
de ma p a rt à aborde r des questions aussi élevées;
mais je suis enhardi par celle pensée que, pendant
trois aimées j ’ai visité bien des peuples, et que pour
l’anthropologie, plus peut-êti-e que pour les autres
branches de la zoologie, il faut avoir vu.
D’un autre côté, le désir que j ’ai de répondre aux
recommandations que l’Académie des sciences nous
a tracées dans ses instructions relatives soit a la zoologie,
soit à la navigation % m’encourage et me fortifie.
Voir les inslructions sur la zoologie, par M. de Blainville. Tome 1" de