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suivent peu à peu cet exemple et ne fraiicliissent ce
premier échelon de civilisation. Ils y seront contraints,
du reste, par la disette de vivres ; la nécessité devra
nécessairement produire chez ces peuples misérables
quelque industrie ; car, ma intenant, c’est à peine
s’ils peuvent capturer quelques-uns de ces phoques, si
abondants autrefois sur les rives du détroit, et qui
leur fournissaient une nourriture abondante. Aujourd’hui
l’avidité européenne les a presque tous détruits,
et chaque jour ils deviennent de plus en plus rares.
Il en est de même des manchots qui autrefois couvraient
toutes les petites îles du détroit et qui aujourd’hui
semblent avoir complètement disparu.
Il est donc probable que peu à peu les habitants de
la Terre de Feu tendront vers le perfectionnement
des Patagons qu’ils ont sous les yeux, que ces derniers
deviendront dans la suite pasteurs puis agriculteurs ,
suivant ainsi naturellement ce chemin de civilisation
qui a dû être parcouru d’une manière à peu près analogue
par les peuples, aujourd’hui les plus puissants
de l’Europe et de l’Asie. De cette manière, les débris
du grand peuple américain, loin de s’éteindre com-
plétement,comme peutle faire présager la disparution
totale de tant de tribus, se relèveraient peut-être de
leurs ruines et se mettraient quelque jour au niveau
des nations qui les ont conquis, si des idées de conservation
et de philanthropie succédaient chez l’espèce
caucasique à cet esprit envahissant et dominateur qui
laisse partout derrière lui la mort et la destruction.
Nonobstant les nombreuses explorations faites sur
G. A
tous les points des deux Amériques par les voyageurs
les plus éclairés, l’incertitude la plus grande règne
encore sur la diversité des races ou des espèces
d ’hommes qui peuplent ces vastes contrées. Les descriptions
les plus opposées, les caractères les plus
tranchés, selon les différents ethnographes et anthro»
pologistes, porteraient à croire que des espèces différentes
existent dans le Nouveaù-Monde *.
D’un autre côté, l’ethnographie de ces divers peuples
est un véritable chaos; il existe presque autant
de langues que de tribus, et celles-ci sont innombrables
; à peine si on peut faire quelque rapprochement
entre elles.
Chez quelques-uns de ces peuples régnent les coutumes
les plus bizarres ; c’est ainsi, par exemple,
qu’ils donnent aux enfants, à l’aide d’une compression
permanente, horizontale ou latérale, les formes
de crâne les plus extraordinaires.
A côté des peuplades les plus sauvages et les plus
voisines de la brute, se trouvent d’autres tribus réunies,
pour ainsi dire , en corps de nation, chez lesquelles
on trouve des vestiges de constructions grandioses
qui indiqueraient une certaine aptitude pour
les arts, et attesteraient qu’autrefois ils étaient parvenus
à un certain degré de civilisation.
Mais, pour jeter quelque jour sur cette question si
obscure, l’anthropologie ne doit point se préoccuper
de cette grande diversité de langues, de ces singulières
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Voyez Bory de Saint-Vincent et Desmonlins, ouvrages cités.
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