332 VOYAGE AU POLE SUD.
que, s’ils n ’ont pas une origine commune, au moins
il a existé e n tre eu x an cien n emen t u n commerce et
des relations qui n ’o n t plus lieu au jo u rd ’h u i.......
« La principale idolâtrie des Tagalas, avant la conquête
de ces îles p a r les Espagnols, était d ’ad o re r
ceux de leu rs ancêtres qui s’é taient le plus signalés
p a r leu r courage ou leu r e sprit* Ils av aien t une
grande v én ération p o u r le c ro co d ile , e t lui faisaient
des offrandes. Il n ’y avait point de vieil a rb re dont
ils ne fissent u n d ie u ..... Ils ont des p rê tre s q u i , dans
leu rs sacrifices, font plusieurs contorsions et g rim
a c e s ..... Ils im p rim en t su r leu r corps diverses
fig u re s , et leu r donnent u ne couleur de cendre. Ils
o n t de grands tro u s aux oreille s Ils louent des
gens p o u r p leu re r aux fu n é ra ille s ". »
Nous trouvons aussi dans Marsden une note su r les
îles de Néas, voisines de S um a tra : « Les habitanis
o n t des a rb re s de cocos do n t ils tire n t leu r n o u rritu
re , et ils s’en servent aussi p our se fro tte r avec l ’huile
q u ’ils en tir e n t.... Ils mangent de la ch air humaine ®. »
Qnelques citations tiré es des anciens navigateurs
aid e ro n t à m o n tre r que les coutumes polynésiennes
n ’existaient pas seulement dans l’île de Suma tra.
Ile de Java. « Derrière la ville de Bantam et la
côte de S u n d a , sont des gens qui s’ad o n n en t à cultiver
la te r r e ... Ils sont fort so b re s... Ils sont vêtus de
1 On a vu que dans la Polynésie les chefs, après leur mort, devenaient
atouas ou dieux.
Marsden, Note, t. II, p. 4 09.
=* Ibid. , t. I*', p . 4 0 .
ANTHROPOLOGIE. 333
pap ie r blanc, fait d ’écorce d ’a rb re , dont ils se m e tten t
aussi u n morceau su r la t ê t e , se ceignant le corps
d ’u n grand morceau de to ile , et c’est là to u t leu r vêtem
en t *.»
Amboine. «Autrefois, Amboine était une île inculte
et in fe rtile , d o n t les h ab itan ts é taient d ’insignes pira
te s et anthropophages ; il y a eu même des é crivains
qui o n t dit que lorsque les pères étaient p a rvenus
à un g ran d âge, ou q u ’ils é ta ien t attaqués de
quelque maladie in c u ra b le , ils les tu a ien t e t's ’en faisaient
festin les uns au x a u tre s ® »
Banda. « ...Q u an d les galères m e tten t à la mer
p o u r a ller ex é cu te r quelque en trep rise , il se fait un
si grand b ru it de c r i s , de h u rlem e n ts , de sons de
tambours et de reten tissem en ts de bassins su r quoi
011 frappe, q u ’on d ira it que ce sont des gens fu rieu x
e t h o rs de leu r bon sens. Les nobles, qui sont su r le
h au t de la g a lè re , font des sauts périlleu x et gesticulent
avec leu rs a rm e s ®.
Quand ils vont à quelque expédition militaire,
chacun porte deux jav e lin e s, d ’environ u ne brasse
et demie de long, q u ’ils lancent ju ste où ils visent*. »
Alanille. Baie Labaia « La p lu p a rt de ces Indiens
é ta ien t n u s ... Les p rin cip au x , qui sont de la race des
anciens chefs du pays, et qui s’en so u v iennent encore,
1 Premier voyage des Hollandai s aux Indes orientales, en 4 595, t. ï",
page 358.
2 Deuxième voyage des Hollandai s aux Indes orientales, en 1598,
t. r ' , p. .482.
^ I bid. , p. 491.
Ibid . , p. 493.
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