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choses qui diffèrent peu dans les a u tre s îles de la
Polynésie, nous ren v e rro n s au tome deuxième du
Voyage de VAstrolabe, où d ’Urville tra ite au long de
ces questions.
Nous a jo u teron s seulement, d ’ap rè s ce n av ig a teu r,
u n tra it qui se rap p o rte en p a rtie à la rac e polynésienne
et à toute l’espèce mongole ; c ’est que dans la
Yieillesse, « les facultés se conservent d ’une manière
é to n n an te ; leu rs cheveux n e tombent p o int e t b la n chissent
trè s -p e u ; leu rs d en ts s’u sen t p lu s q u ’elles
n e se g â te n t, et les rides de l’âge se c achent sous les
dessins du tatouage »*.
Ici sont les limites méridionales de la Polynésie ; au
n o rd , ce s o n t, ainsi que nous l’avons y u , les îles
SandNvich. Ainsi c e tte ra c e se tro u v e rép an d u e du 20®
au 22® degré de latitu d e n o r d , ju sq u ’au 50” degré de
la titu d e sud ; c’est-à-dire q u ’elle occupe u n espace
d ’e n v iro n c inq c ents rn y riam è tre s en la titu d e , et six
à sept c en ts en longitude. C e rte s , e n tre ces deux extrêm
e s , le climat offre de n om b reu ses v a ria tio n s.
P a rm i ces île s , les u nes sont m o n tag n eu s e s, les au tre s
basses. Les u n e s fo u rn issen t ab o n d am men t à la n o u rritu
re de leu rs h a b ita n ts ; dans d’a u tre s , au contra
ire , l’homme est obligé, p o u r se n o u rrir, de déployer
toutes les ressources de son im ag in a tio n . Eh
b ie n , n o n o b stan t toutes ces c au se s, toutes ces influences
r é u n ie s , les Polynésiens so n t re sté s les mêmes
p a rto u t. Ils sont tous au même degré de civili-
F .¿Lu
ANTHROPOLOGIE. 277
s a tio n , d ’in d u strie , d ’intelligence ; leu r co u leu r n ’est
pas plus c la ire sous l’é q u a teu r q u ’en dehors des tro piques,
e t p a rto u t, on tro u v e également des hommes
à peau plus b ru n e que les au tre s.
Nous le rép é to n s, devant de pareils faits tom b en t
toutes les théories su r l’influence de l’atmo sp h è re et
du climat.
Ils pro u v en t aussi, de la m an iè re la plus é v id e n te ,
que les Polynésiens n e sau ra ien t être une race hyb
r id e ; c a r , s’il en é tait a in s i, ils ne co n se rv e ra ien t
p o in t, dans ces nombreuses îie s , u n e homogénéité
de c a ra c lè re s aussi p a rfa ite ; il y a u ra it nécessairem
en t des métis à des degrés différents, e t p a rla n t,
une foule de n u an ce s.
La ra c e polynésienne e st donc p rim itiv e .
Nous avons vu la ra c e polynésienne s’a rrê te r aux
Tonga, et, là ê tre b o rn é e p a r l’espèce m élanienne des
îles Viti.
C e p en d a n t, elle n e s’a rrê te p oint là. Plu s à l’ouest,
VAstrolabe, dans son voyage p r é c é d e n t, a trouvé la
petite île de Tikopia , où la race polynésienne s’était
conservée p u re , enclavée au milieu de la ra c e n oire,
d o n t elle avait adopté une p a rtie des coutumes.
« Cette î le , d it M. Q u o y , dans u n e circonférence
d ’u n p eu plus d ’une lie u e , co n ten a it plus de cinq
cents h a b ita n ts , qui so n t g r a n d s , robustes , gais ,
co n fian ts, communicatifs comme tons les hommes de
cette ra c e , en quelque lieu q u ’on la trouve. Leurs
usages so n t les mêmes ; se u lem e n t, ils en o n t emp
ru n té q u e lq u e s-u n s à la race n o i r e , qui les envir
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