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gislateur indien Menou, qui consacra les trois principes
de Brahma, de Chiven et de Vichnou. Les sculptures
qui ornent les pirogues des chefs principaux ou
les palissades de l’hippah, représentent presque toujours
ces trois principes, entourés de cercles nombreux
et sans fin , image, sans doute, du grand serpent
calengam. La figure du centre de ces ornements
oifre constamment le lingam, attribut qui se reproduit
sur d’autres reliefs, et même sur des vases. Le
fétiche de ja d e , qui se porte au co u , représente évidemment
une figure indienne, et peut-être Chiven,
ou le génie du mal. »
Nous avons examiné avec soin les sculptures des
Nouveaux-Zélandais, et nous avouons que dans les
dieux Bramah, Chiven et Vichnou, nous n ’avons
trouvé qu’une imitation bien imparfaite de la figure
humaine, de même que dans tontes les idoles de la
Polynésie, et même des Mélaniens. Pour que la ressemblance
fût plus complète, le sculpteur y avait
ajouté le lingam. Quant aux cercles sans fin, ils ne nous
ont donné aucune idée du serpent calengam. Nous y
avons vu seulement des ornements, véritable enfance
de l’a rt, composés de lignes courbes, suivant le caprice
du sculpteur. Au r e s te , il est évident que la
Nouvelle-Zélande a été peuplée la dernière, par une
colonie de Tongas ou de Taïtiens ; car les naturels ont
conservé des mots qui expriment des fruits qui ne
croissent pas dans leur pays, etc., et qu’ils appliquent
à d’autres productions.
L’amiral d’Urville, dont on connaît les savantes
recherches philologiques, ne pouvant rattacher les
langues polynésiennes, soit au continent d’Asie, soit
à celui d'Amérique, imagina, pour trancher la difficulté
, un vaste continent aujourd’hui submergé, et
dont les îles polynésiennes seraient les sommets.
Mais, disons-le, les données zoologiques et géologiques
s’opposent tout à fait à cette supposition.
L’opinion qui nous paraît la plus plausible, qui
présente le moins d’objections, et que nous avons
déjà énoncée, est celle qui fait venir les Polynésiens
de Test, c’est-à-dire de l’Amérique. Nous avons signalé
plus haut la ressemblance des caractères zoologiques
de ces peuples, nous avons montré l’analogie
des coutumes, enfin nous avons cité les découvertes
récentes d ’un savant ethnologue qui a montré
des rapports entre les langues de la Polynésie et
celles d’Amérique *.
« Ne peut-on pas supposer, disions-nous", qu’à
une époque très-reculée, à la suite d’une de ces invasions
ou de ces guerres dont l’histoire de l’Amérique,
malgré son obscurité, a laissé tant de traces,
une peuplade vaincue, et poursuivie jusqu’à la mer,
ne trouvant plus d ’autre moyen de salut, se soit jetée
dans ses canots, et, poussée rapidement par les vents
alisés, ait abordé, en tout ou en partie, sur quelqu’une
des îles les plus rapprochées, fîle de Pâques, l’archipel
Pomotou, les Marquises ou les Hawaï ? Plus ta rd ,
1 Mém. cité d eM . d’E ichtal.
2 Annuaire des Voyages, pour 1846.