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Le même a u te u r ajoute : « On doit observer que
le mot malais, dans son acception o rd in a ire , ainsi
que celui de maure dans la p a rtie orientale de l’Inde,
sont à peu près synonymes de mahométan. Quand les
Sumatranois ou les n a tu re ls de quelqu une des des
o rien ta le s, ap p ren n en t à lire les c aractères arabes,
e t se soumettent à la circoncision, on dit q u ’ils sont
devenus Aîalais *. »
Nous adopterons ce mo t p o u r désigner tous les
peuples de l’archipel In d ien , parce que, nonobstant
cette absence ap p a ren te d’homogénéité que nous ven
o n s de signaler dans les m oe u rs, les religions ou la
civilisation, ils p résen ten t c ep en d an t des carac tè re s
id en tiq u es; ils ap p a rtie n n en t, en u n mot, à la même
race.
Cette ra c e, si em b a rra ssan te en anthropologie, dit
AL S e rre s ", a été bien décrite p a r la p lu p a rt des n a v
igateurs e t des ethnographes. Néanmoins, le plus
g ran d désaccord règ n e e n tre eu x , su r la place q u ’elle
doit occuper en anthropologie, à quelle espèce ou
race on doit la ra tta c h e r, et enfin su r son origine.
A n o tre av is, la cause de cette confusion vient
de ce q u ’on s’est trop préoccupé des différences de
m oe u rs, de coutumes, de langues, et pas assez des
c a ra c tè re s physiques ou zoologiques.
P en d an t plus d’u ne année passée au milieu de la
Alalaisie, nous en avons vu les peuples su r u n e foule
« Marsden, His t . de Sumatra, t. I", p. 71.
^ Rapport sur les collections anthropologiques du voyage de l Astrolabe
et de la Zélée.
de points. A Ternate, à Amboiue, à Banda, aux îles
Arrow, à Céram, à Alakassar, à Batavia, à Samaraiig,
à Singhapore, à Bornéo, à Soulou, à Sum a tra , h Tim
o r et dans u n e mu ltitu d e d ’en d ro its, su r leu rs p irogues.
Ce long ex am en de presque toutes les p a rtie s de
la Alalaisie, nous a démo n tré un fait imp o rtan t et fécond
en résu lta ts; c ’est que, p a rto u t, dans les colonies
eu ro p éen n es, comme chez les p ira te s de Soulou, chez
les p ê ch eu rs de tri pang des îles Arrow, comme dans
les grandes villes de Batavia ou de Samarang, les Ala-
lais sont les mêmes, p a rto u t ils offrent in v ariab le m
e n t le même type, quelle que soit le u r m an iè re de
vivre, le u r plus ou moins de civilisation, leu r différen
c e de langage*.
Ajoutons c ependant que, de même que dans la P o lynésie,
on trouve des différences légères d ’île à île,
de peuple à peuple, mais insuffisantes p o u r c a ra c té
rise r des v a rié té s".
De cette homogénéité des caraclères zoologiques,
d ans u n si g ran d nom b re de lieux, on p eu t rigoureu
sem en t tire r celte conclusion, que les Aîalais ne
sont p o in t, comme l’ont avancé quelques au teu rs,
u n e ra c e hybride. Il est impossible que des mélanges
1 « Tous cependant, quelle que soit la dispersion de leurs tribus, conservent
une forme typique caractérisée, et dans rensemble de leur crga-
nisation et dans leurs moeurs. » (Lesson, Loc. cit., p. 37.)
^ « On ne peut se dispenser de reconnaître quelques nuances entre
l ’Amboinais naturel, le Timorien, le Makassar et le Ludgis ; ma.s _ toujours
est-il vrai de dire que ces caractères sont peu saillants , et ne dérangent
aucun trait de l’ensemble typique. » (Lesson, Loc, cit., p. 40).