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coutumes et de ces différents degrés de civilisation,
qui su rp re n n en t au premier abord et ne laissen t dans
l ’e sp rit que doute et confusion. Le moyen le plus sû r,
le plus c ertain et le plus p rompt p o u r c arac té rise r
ces peuples, c’est de bien observer e t de préc ise r
avec soin leu rs c arac tè re s zoologiques. La comparaiso
n é tab lira ensuite facilement des divisions ou des
rap p ro ch em en ts c e rta in s.
C’est en suivant cette m a rc h e que noiis sommes
a rriv é à a cq u é rir la conviction que les peuples des
deux Amériques ap p arten a ien t, ainsi que nous l’avons
dit (page 179), à u n e seule et même espèce, et que
les races n e nous paraissaient p oint aussi n om b reu ses
que le p ré ten d en t quelques au teu rs.
Après avoir visité les Patagons et les Pécherais,
puis les Araucans, les p rem iers n a tu re ls que nous
vîmes fu ren t ceux de la Polynésie. Nous trouvâmes
quelque ressemblance en tre eux et les préc éd en ts,
mais peu versé dans les observations anthropologiques,
nous n e les rattachâmes pas su r-le -ch am p
aux peuples de l’Amérique méridiona le. Les habitan
ts des îles Gambier, p a r leu r teint plus foncé, ceux
des Alarquises p a r le tatouage qui les couvrait e n tiè
rem e n t, enfin les uns e t les a u tre s p a r leu r coiffu
re , leu rs ajustements divers, é ta ien t défigurés et déguisés
à nos yeux.
Aiais à Taïti, nous ne pûmes co n se rv e r de doute ;
nous avions hien sous les y eux les mêmes types dont
n o u sav io n s vu les rep ré sen tan ts à Conception, dans
le cacique Penoléo e t ses gens. G’élait b ien la même
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physionomie, la même corpulence fo rte , la même
stature élevée. Dès lors, il ne resta p lu sd e doute dans
n o tre esprit. Les h ab itan ts de l’Amérique méridionale
et les Polynésiens étaient deux rameaux d’une
même race. Sans ch erch e r p a r quelle suite de causes,
d ’événements ou de révolutions celle séparation pouvait
avoir eu lieu, nous constatâmes ce fait matérie
l.
Nous ne pensions pas cependant ra tta c h e r les Polynésiens
à tous les h ab itan ts de l’Amérique ; sous
rin flu e n c e des descriptions si diverses faites de ces
différents p e u p le s , nous pensions q u ’il ex ista it, en
effet, su r le Nouveau-Continent p lu sieu rs espèces
d ’hommes.
A n o tre a rriv é e à P a r is , Al. Karl Bodmer, artiste
distingué qui accompagnait AI. le prince de Newied
dans son voyage de l’Amérique du n o rd , eut l’obligeance
de nous comm u n iq u er ses beaux dessins, r e p
résen tan t la p lu p a rt des types des diverses trib u s* .
Nous fûmes frappé de leu r ressemblance avec les
n a tu re ls de l ’Amérique du sud ; c’était bien la même
ra c e , il n ’y avait pas à s’y trom p e r; les u n s et les
au tre s é ta ien t au même degré de civilisation et offraien
t les plus grandes analogies, dans leurs coutum
e s , leu rs vêtements, leurs p a ru r e s , leu r genre
de vie en u n m o t.
Récemment, l’a rriv é e successive, à P a ris, des Boto-
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1 Rien, soit sur l’Anthropologie, soit dans l’Histoire des Voyages,
n’avait encore été publié de si parfait, si exact, si complet que ces dessins,
dont une gravure soignée et consciencieuse a élé la fidèle interprète.